Un troisième journaliste condamné à une lourde peine de prison
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Reporters sans frontières réitère son appel au gouvernement nigérien à réformer rapidement la législation sur les délits de presse, après la condamnation d'un troisième journaliste à une peine de prison ferme.
Saliss Dago, journaliste de l'hebdomadaire privé L'Enquêteur, a été condamné, le 16 septembre 2006 par un tribunal de Niamey, à six mois de prison et plus de 100 000 francs CFA (150 euros) d'amende pour "propagation de fausses nouvelles". Le journaliste est détenu depuis le 28 août. Dans l'attente du verdict de son procès, il avait été placé en détention provisoire à la prison centrale de Niamey.
"Faute d'avoir tenu ses engagements sur une réforme de la loi sur la presse, le gouvernement du Niger se retrouve avec une accumulation de cas de journalistes incarcérés. Cette situation est non seulement scandaleuse du point de vue du respect de la liberté de presse, mais également nocive pour la démocratie nigérienne. S'il souhaite réellement préserver la concorde nationale, le président Mamadou Tandja devrait faire en sorte que les journalistes détenus soient libérés au plus vite", a déclaré Reporters sans frontières.
Le parquet de Niamey avait requis un an de prison et une amende de 100 000 francs CFA (environ 150 euros) contre le rédacteur en chef de l'hebdomadaire privé L'Enquêteur. Saliss Dago est poursuivi pour la publication, le 14 août 2006, d'un article intitulé "Messe noire au cimetière musulman". Le texte évoquait de prétendus infanticides au cours de rituels animistes, dans un cimetière de la capitale.
Deux autres journalistes sont incarcérés au Niger depuis le 4 août. Maman Abou et Oumarou Keïta, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef de l'hebdomadaire privé Le Républicain, ont été condamnés, le 1er septembre, à 18 mois de prison ferme, 5 millions de francs CFA (7 600 euros) de dommages et intérêts et 300 000 francs CFA (environ 460 euros) d'amende pour “propagation de fausses nouvelles” et “diffamation”. Ils étaient poursuivis par l'Etat du Niger pour un article paru le 27 juillet, critiquant la gestion du Premier ministre Hama Amadou. Les avocats du journaliste ont fait appel de ce jugement. Celui-ci doit être examiné le 25 septembre.
Publié le
Updated on
20.01.2016