Un tribunal militaire interdit aux médias de diffuser toute information sur l'enquête concernant huit militaires accusés d'insurbordination
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“ L'interdiction de diffuser toute information, commentaire ou critique sur l'enquête dont font l'objet huit militaires turcs répond avant tout au souci de l'armée de préserver son image, qui ne veut pas que soit connu ce que pensent et vivent ses soldats loin des déclarations de l'état- major", a déclaré Reporters sans frontières.
"Les médias ont le droit, et le devoir, de rendre compte de ce qui se passe dans la zone frontière avec l'Irak et des opinions qui prévalent parmi les hommes qui combattent”, a précisé l'organisation.
Le 12 novembre 2007, le tribunal militaire de Van (Est) a interdit la diffusion de toute information, commentaire ou critique sur l'enquête visant huit soldats turcs, faits prisonniers le 21 octobre par le PKK, lors d'une attaque près de la frontière irakienne. Relâchés le 4 novembre, ils sont soupçonnés d'”insubordination persistante”, d'avoir abandonné leur position et cessé de combattre conformément aux instructions de soldats du PKK.
Cette décision est disponible sur le site du Conseil de surveillance de l'audiovisuel (RTÜK) depuis le 13 novembre. Elle s'applique à tous les médias écrits ou audiovisuels. Le 12 novembre, des extraits des dépositions des soldats étaient publiés dans la presse turque. On pouvait y lire que certains étaient à cours de munitions, et que des armes avaient cessé de fonctionner. Pendant leur captivité, deux d'entre eux ont accordé des entretiens à Roj TV, une chaîne de télévision kurde.
Le 23 octobre, le gouvernment avait interdit la diffusion de programmes “négatifs” sur la mort de douze soldats au cours de l'offensive durant laquelle les huit soldats avaient été faits prisonniers. Le 24, trois journalistes français couvrant les événements au Kurdistan, et qui souhaitaient se rendre du côté irakien, étaient arrêtés à Harbour, point de passage entre la Turquie et l'Irak, avant d'être remis en liberté le lendemain. Le même jour, le Conseil d‘Etat turc annulait l'interdiction gouvernementale, en raison de son caractère vague.
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Updated on
20.01.2016