Reporters sans frontières est consternée par la nouvelle de l'assassinat, le 16 novembre 2006, à Mexico, de José Manuel Sánchez Nava, éditorialiste du quotidien El Sol de México et ancien directeur du journal Excelsior. Dans un récent livre, le journaliste dénonçait les conditions douteuses du rachat d'Excelsior avec la complicité du gouvernement.
Reporters sans frontières exprime sa consternation en apprenant la nouvelle de l'assassinat, le 16 novembre 2006, de José Manuel Sánchez Nava, ancien directeur du quotidien Excelsior et éditorialiste du quotidien El Sol de México. Si la piste professionnelle se confirme, sa mort portera à six le nombre de journalistes mexicains tués dans le cadre de leur activité depuis le début de l'année 2006.
“Nous espérons que la justice déterminera rapidement si l'assassinat de José Manuel Sánchez Nava est lié ou non à son activité de journaliste et qu'elle en punira les auteurs. Nous insistons, néanmoins, pour que la piste professionnelle soit exploitée à fond, compte tenu des révélations récentes qu'avait faites l'ancien directeur d'Excelsior sur les conditions du rachat de son quotidien. Sa mort suit de près ces révélations qui mettaient en cause le gouvernement fédéral. L'enquête doit donc être menée en toute transparence”, a déclaré Reporters sans frontières.
José Manuel Sánchez Nava, 53 ans, a été retrouvé mort dans la matinée du 16 novembre par sa femme de ménage à son domicile du Distrito Federal (D.F, la capitale). Le journaliste avait reçu six coups de couteau au cou et au thorax. Selon les premières constatations, il était décédé depuis huit heures lorsque son corps a été découvert. Aucune effraction n'a précédé le crime. Aucun objet de valeur n'a été dérobé.
José Manuel Sánchez Nava avait commencé sa carrière au quotidien national Excelsior en 1976. A partir de 1982, il en avait été le correspondant à Washington avant d'en assumer la direction, de 2004 à 2005. Auteur de plusieurs livres d'enquête, il collaborait depuis deux mois en tant qu'éditorialiste au quotidien El Sol de México.
Le 7 novembre dernier, le journaliste avait présenté son nouveau livre, El asalto final (“L'assaut final”), dans lequel il dénonçait avec véhémence l'attitude du gouvernement de Vicente Fox vis-à-vis d'Excelsior avant le rachat du titre par Olegario Vázquez Raña, un homme d'affaires réputé proche de l'actuel pouvoir fédéral.
Le journaliste affirmait avoir reçu, du temps où il dirigeait Excelsior, la promesse du président Fox en personne et de son ministre de l'Intérieur (secretario de Gobernación), Carlos Abascal, que le gouvernement interviendrait pour sauver le titre, alors en graves difficultés financières. Cette promesse n'avait pas été tenue et Olegario Vázquez avait finalement racheté le quotidien pour 536 millions de pesos (environ 38 millions d'euros) dans des conditions jugées douteuses. Le journaliste avait également évoqué des actes de sabotage contre la rédaction et l'imprimerie d'Excelsior avant son rachat.