Le cameraman Ko Sein Ohn est sorti de la prison de Mandalay. Il avait été arrêté le 20 septembre 1996 et condamné, au cours d'un simulacre de procès, à dix ans de prison. En ne libérant qu'un seul journaliste, les autorités birmanes n'ont pas tenu leurs engagements. Reporters sans frontières et la Burma Media Association demandent à l'Union européenne de maintenir ses sanctions.
Malgré les espoirs entretenus par la libération de milliers de prisonniers et les promesses de la junte militaire birmane, un seul professionnel des médias, Ko Sein Ohn, a été relâché après huit ans et deux mois d'emprisonnement. Les autorités ont déclaré que les libérations étaient désormais " achevées ".
Reporters sans frontières et la Burma Media Association se réjouissent de la remise en liberté de Ko Sein Ohn, mais déplorent le maintien en détention de douze autres journalistes. Les autorités birmanes n'ont pas tenu leurs engagements et se moquent ouvertement de la communauté internationale. La libération massive de prisonniers n'a été qu'un trompe-l'œil. Les deux organisations demandent à l'Union européenne de maintenir ses sanctions tant que tous les prisonniers d'opinion, notamment les journalistes, ne seront pas libérés et tant que la censure préalable ne sera pas abolie.
Le 26 novembre 2004, Ko Sein Ohn, cameraman, est sorti de la prison de Mandalay (centre du pays). Il avait été arrêté le 20 septembre 1996 et condamné, au cours d'un simulacre de procès, à dix ans de prison. Les autorités lui reprochaient d'avoir réalisé et distribué des cassettes vidéo contenant un enregistrement d'un discours public d'Aung San Suu Kyi, sans qu'elles aient été visionnées auparavant par le bureau de la censure.
A sa libération, Ko Sein Ohn a révélé que les services secrets militaires l'avaient d'abord accusé d'avoir filmé une cérémonie au domicile d'un policier haut gradé. Ne trouvant aucune preuve, la junte militaire l'a ensuite accusé d'avoir filmé Aung San Suu Kyi. " J'avais la permission du Major Thura et j'ai filmé à l'occasion de l'anniversaire d'Aung San Suu Kyi devant les militaires ", a-t-il expliqué.
Il a également déclaré à Reporters sans frontières avoir des problèmes de tension artérielle et ressentir des douleurs aux genoux. En 2000, il avait dû être soigné pendant plusieurs mois à l'hôpital de la prison pour de graves troubles digestifs.
"Il ne me reste plus rien. J'ai montré les certificats pour mon matériel, mais on ne m'a rien rendu. Mon travail est complètement anéanti", a-t-il confié à l'organisation.
Plus de 9 000 détenus birmans auraient été récemment relâchés, mais seulement moins d'une cinquantaine d'entre eux, selon des membres de l'opposition démocratique, seraient des prisonniers politiques. "Je suis vraiment déçu, mais j'espère toujours que d'autres annonces de libérations (…) vont suivre, en particulier de prisonniers politiques. Si la junte ne libère pas plus de politiques, tout cela n'aurait aucun sens", a déclaré à l'Agence France-Presse le porte-parole de la LND, U Lwin.
Au moins douze journalistes restent à l'heure actuelle derrière les barreaux : Aung Pwint, Myint Thein, Thaung Tun, Win Tin, Monywa Aung-Shin, Ohn Kyaing, Sein Hla Oo, Thein Tan, Nay Min, Lazing La Htoi, Zaw Thet Htwe et Aung Myint. Reporters sans frontières et la Burma Media Association réitèrent leur appel en faveur de leur libération immédiate.