La junte militaire a interdit à Thura "Zar Ga Nar" (photo) d'exercer toute activité artistique. Elle l'accuse d'avoir critiqué le gouvernement lors d'une émission de la BBC et d'avoir travaillé pour une publicité qui pourrait nuire aux relations sino-birmanes. Reporters sans frontières appelle les autorités à annuler cette mesure et à lever la censure de ses œuvres.
Reporters sans frontières et la Burma Media Association dénoncent la censure des œuvres de Thura “Zar Ga Nar”, réalisateur, comédien et journaliste. Le 14 mai 2006, le commandant Thein Htun Aung, directeur du Département du cinéma au sein du ministère de l'Information, a interdit à Thura d'exercer toute activité artistique suite à sa participation à une émission du service en birman de la BBC.
“La junte militaire utilise tous les moyens pour restreindre la liberté d'expression. Elle ne se limite pas à censurer la presse, mais exerce aussi un contrôle très strict sur toute expression artistique. Nous demandons aux autorités de lever immédiatement l'interdiction de travailler de Thura « Zar Ga Nar » et de mettre fin à la censure de ses oeuvres”, ont affirmé les deux organisations partenaires. “Nous espérons également que le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires politiques, Ibrahim Gambari, actuellement en visite dans le pays, profite de son séjour pour intervenir en faveur de Thura et des autres journalistes emprisonnés en Birmanie”, ont-elles ajouté.
Le 15 avril 2006, Thura a participé à une émission de la BBC sur le festival de l'eau qui se déroulait dans le pays. Les autorités ont affirmé qu'il avait critiqué le gouvernement. Le réalisateur s'est défendu en expliquant qu'il n'avait fait aucun commentaire à caractère politique.
Les autorités ont également accusé Thura d'avoir travaillé pour une publicité qui pourrait nuire aux relations de la Birmanie avec la Chine. Cette publicité montrait une carte de l'Asie avec l'île de Taïwan indépendante, alors que le régime birman soutient la politique de réunification de la Chine.
Contacté par Reporters sans frontières et la Burma Media Association, Thura a affirmé que “l'interdiction de travailler en tant qu'acteur ou réalisateur était déjà grave, mais que celle d'écrire était bien pire”. Il a ajouté qu'il était déterminé à comprendre les vraies raisons de cette interdiction et qu'il avait demandé aux autorités de fournir des explications.
Thura rédige des articles, souvent critiques envers le gouvernement, pour les magazines Padauk Pwint Thit, Yeti et Popular Journal. Il a été arrêté à plusieurs reprises dans le passé en raison de ses satires sur les problèmes économiques et sociaux du pays.