Le 3 septembre 2007, le procureur de Hrodna à l'ouest du pays a convoqué deux journalistes indépendants pour les menacer de les faire comparaître pour “travail sans accréditation” ainsi que pour “discrédit de l'image internationale du Bélarus” suite à la publication d'articles sur la police locale.
Le 3 septembre 2007, le procureur de Hrodna à l'ouest du pays a convoqué deux journalistes indépendants pour les menacer de les faire comparaître pour “travail sans accréditation” ainsi que pour “discrédit de l'image internationale du Bélarus” suite à la publication d'articles sur la police locale.
“Sans se prononcer sur le caractère insolite des informations fournies par le journaliste, nous tenons à rappeler notre attachement à la liberté d'information au Bélarus qui ne doit être limitée par quelque menace que ce soit. Vouloir punir un journaliste pour détérioration de l'image internationale d'un pays comme le Bélarus semble tout aussi incongru que la maladresse des policiers dans ce cas précis”, a déclaré Reporters sans frontières.
L'avertissement reçu par Ivan Roman, correspondant pour Radio Racyja, basée en Pologne, fait référence à une affaire concernant la police locale qui, en déménageant ses locaux d'un immeuble à un autre, aurait oublié dans ses anciens murs des casiers judiciaires, des photographies de victimes ainsi que des pièces à conviction parmi lesquelles trois doigts placés dans un tube à essai. Selon le journaliste, des photos de ces objets disponibles sur Internet appuient la véracité de cette information.
Accusé d'avoir biaisé des informations susceptibles de nuire à l'image internationale du pays, Ivan Roman refuse de céder à ce qu'il qualifie d'”intimidation”. Il redoute pourtant que le procureur en fasse un chef d'accusation solide. D'autres articles écrits par le journaliste, notamment avant l'élection présidentielle de 2006, pourraient être utilisés contre lui. Il encourrait alors jusqu'à deux ans de prison.
De plus, il est reproché au journaliste de ne pas disposer d'accréditation officielle. Il n'est pas le seul dans cette situation. Le 22 septembre 2007, Ales Karniyenka, un autre contributeur de Radio Racyja, a reçu un avertissement du même procureur pour avoir exercé la fonction de correspondant sans pour autant être accrédité auprès de l'Etat. Après Anatol Hatowchyts, correspondant pour RFE/RL, Natallya Makushyna, du Deutsche Welle, Yuliya Salnikawa pour DW et Ivan Roman, Ales Karniyenka est le cinquième journaliste menacé de ne plus pouvoir exercer son métier.
Radio Racyja et une chaîne télévisée par satellite qui devraît être diffusée dès le début 2008 via la Pologne vers le Bélarus font partie d'un ensemble de projets financés par l'Union européenne afin de créer un corridor médiatique.