Reporters sans frontières demande au ministère israélien de la Défense une enquête "honnête, rapide et sérieuse" sur les circonstances dans lesquelles Mahmoud Hams, photographe de l'Agence France-Presse a été blessé, le 5 mai 2004, dans la bande de Gaza. Depuis septembre 2000, l'organisation a recensé au moins cinquante-huit cas de journalistes blessés par balles, très souvent par des tirs israéliens.
Reporters sans frontières a demandé, dans un courrier adressé au ministre israélien de la Défense Shaul Mofaz, qu'une enquête "honnête, rapide et sérieuse" vienne éclaircir les circonstances dans lesquelles Mahmoud Hams, 25 ans, photographe de l'Agence France-Presse a été blessé, le 5 mai 2004, dans la bande de Gaza.
"Depuis septembre 2000, Reporters sans frontières a recensé au moins cinquante-huit cas de journalistes blessés par balles alors qu'ils couvraient le conflit entre Israéliens et Palestiniens. Dans l'écrasante majorité des cas, ces blessures ont été occasionnées par des tirs israéliens", a écrit l'organisation. "Au total, cinq journalistes - deux étrangers et trois Palestiniens - ont été tués par l'armée israélienne. Celle-ci refuse depuis des mois de communiquer à la famille et de rendre publiques les conclusions de l'enquête ordonnée par le procureur général militaire, Menahem Finkelstein, sur la mort du cameraman britannique James Miller, le 2 mai 2003, au sud de la bande de Gaza."
"L'armée israélienne ne prend pas suffisamment au sérieux la présence des journalistes sur le terrain et ne met pas tout en œuvre pour assurer leur sécurité. Les instructions données aux soldats sur le terrain manquent de clarté ; aucune mesure ne semble être prise suite aux nombreux incidents entre l'armée et les journalistes ", a conclu Reporters sans frontières en demandant qu'il soit mis un terme à cette situation.
Mahmoud Hams a été atteint, le 5 mai 2004, d'une balle à la cuisse gauche alors qu'il prenait des clichés de jeunes Palestiniens lançant des pierres sur des soldats lors d'une incursion de l'armée israélienne dans la ville de Deir Al-Balah, au centre de la bande de Gaza. Il a également reçu des éclats de balles à la cuisse droite et a été soigné à l'hôpital de Deir Al-Balah. Le 5 mai dans la soirée, son état était jugé rassurant par les médecins.
D'après des témoins présents sur les lieux, les soldats ont riposté en ouvrant le feu en direction des manifestants. Toujours selon ces témoins, il n'y avait aucun échange de tirs dans ce secteur quand Mahmoud Hams a été touché. Ce dernier portait un casque et un gilet pare-balles indiquant clairement sa fonction de journaliste.
Un porte-parole de l'armée israélienne a déclaré, le 5 mai, à l'Agence France-Presse que l'armée tentait encore de vérifier ces informations, avant de poursuivre : "Je ne peux pas dire avec certitude à ce stade qu'il a été touché par des tirs de l'armée." Il a affirmé que des hommes armés se mêlaient souvent dans ce genre de situation aux jeunes lanceurs de pierres. "Quand les terroristes ouvrent le feu en se mêlant à la population civile, il est très difficile de faire la distinction", a-t-il poursuivi.