Reporters sans frontières est affligée par la violence déchaînée en toute impunité par les forces de sécurité du Nigeria contre les journalistes, après qu'un photographe a été passé à tabac, le 22 décembre 2005, par les agents du gouverneur de l'Etat de Oyo. Il s'agit du dix-neuvième cas de brutalité policière à l'encontre d'un journaliste recensé par Reporters sans frontières depuis le 1er janvier 2005.
Reporters sans frontières est affligée par la violence déchaînée en toute impunité par les forces de sécurité du Nigeria contre les journalistes, après qu'un photographe a été passé à tabac, le 22 décembre 2005, par les agents du gouverneur de l'Etat de Oyo. Il s'agit du dix-neuvième cas de brutalité policière à l'encontre d'un journaliste recensé par Reporters sans frontières depuis le 1er janvier 2005.
« Malgré les déclarations contraires du président Olusegun Obasanjo, l'année 2005 s'achève au Nigeria comme elle avait commencé. Les journalistes servent de défouloir aux policiers et aux hommes de main de tous acabits. Mais nous ne nous habituerons jamais à cette violence ordinaire infligée par les porteurs d'uniforme. Tant que la violence policière règnera en maître en toute impunité, le Nigeria ne méritera pas le nom de démocratie », a déclaré Reporters sans frontières.
Sikiru Adeoye, photographe du quotidien privé Nigerian Tribune, basé à Ibadan (Sud-Ouest), capitale de l'Etat de Oyo, a été sévèrement battu par des hommes du gouverneur Rashidi Ladoja, le 22 décembre. Le journaliste s'était rendu au secrétariat du gouvernement local, à Agodi, pour prendre des clichés de heurts entre les forces du gouverneur et celles de son ancien parrain politique, Alhaji Lamidi Adedibu, qui tente de le déloger de sa fonction depuis plusieurs mois. Les deux hommes, issus du People's Democratic Party (PDP, au pouvoir), sont engagés dans une querelle de leadership pour le contrôle de l'Etat de Oyo, dans la perspective des élections locales de 2007.
Assiégeant le siège du gouvernorat pour forcer le chef de l'administration locale à quitter ses bureaux, les hommes de main d'Adedibu se sont affrontés aux agents de sécurité du gouverneur. Alors qu'il prenait des photos, Sikiru Adeoye a été abordé par des policiers, qui l'ont accusé de pas avoir d'autorisation. Lorsque le photographe leur a répondu qu'il était en mission pour le Nigerian Tribune, les policiers se sont mis à le frapper jusqu'à ce qu'il tombe dans le coma. Il a été transporté inconscient dans une clinique d'Ibadan, le visage et le corps marqués par de nombreuses blessures.
Dans un message à la nation à l'occasion de Noël et du Nouvel An, le président nigérian Olusegun Obasanjo a dressé un bilan positif de l'année 2005, qui a été « celle de nombreux développements heureux et positifs ». Le chef de l'Etat a par ailleurs invité ses compatriotes à ne pas « se laisser détourner de l'objectif d'une nation juste, équitable et prospère par les ennemis du progrès ».