Depuis l'ouverture du premier tour des élections législatives égyptiennes, le 8 novembre, plusieurs journalistes ont été harcelés ou agressés par les services de sécurité ou par des inconnus armés agissant à visage découvert. Reporters sans frontières condamne fermement le recours à la violence pour intimider les professionnels des médias et interpelle les autorités égyptiennes afin qu'elles mènent des enquêtes sérieuses et approfondies sur ces affaires.
Le 9 novembre 2005, Mamdouh Thabet, correspondant du quotidien Al-Masry Al-Youm à Assyut (situé à 480 kilomètres au sud du Caire), a été molesté par les sbires de deux candidats aux élections législatives.
« Nous condamnons fermement l'agression dont a été victime Mamdouh Thabet et demandons aux autorités égyptiennes de tout mettre en œuvre pour en appréhender le plus rapidement possible les responsables », a déclaré Reporters sans frontières.
Mamdouh Thabet couvrait la première journée des élections législatives dans un bureau de vote d'Assyut-Ouest lorsqu'une bagarre opposant les partisans de deux candidats rivaux, Mostafa Qorra'ah et Mohamed El-Sahafi, a éclaté. Le journaliste a juste eu le temps de prendre quelques photos de cette altercation avant que l'un des sbires de Mostafa Qorra'ah ne le remarque. L'homme de main s'est rué sur lui, l'a frappé au visage et a cherché à lui prendre son appareil photo. Mamdouh Thabet est parvenu à s'enfuir et s'est réfugié dans un cybercafé. Auparavant, il avait demandé de l'aide à un policier et lui avait expliqué ce qui se passait dans la rue adjacente. Ce dernier n'a pas réagi.
Mamdouh Thabet a ensuite décidé de sortir prendre d'autres photos. A peine avait-il mis les pieds hors du cybercafé que les gardes du corps des deux camps se sont jetés sur lui. Il s'est de nouveau enfui, leur abandonnant, cette fois, son appareil photo, et tous les clichés qu'il contenait. Escorté par l'un de ses amis, journaliste lui aussi, Mamdouh Thabet s'est présenté, le visage et le cou tuméfiés, à un commissariat de police et a porté plainte.
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14.11.2005 Pressions sur des journalistes entre les deux tours des élections législatives
Depuis l'ouverture du premier tour des élections législatives égyptiennes, le 8 novembre 2005, plusieurs journalistes ont été harcelés ou agressés par les services de sécurité égyptiens ou par des inconnus armés agissant à visage découvert.
Reporters sans frontières condamne fermement le recours à la violence pour intimider les professionnels des médias et interpelle les autorités égyptiennes afin qu'elles mènent des enquêtes sérieuses et approfondies sur ces affaires.
"Nous demandons aux autorités de faire respecter la loi et de permettre aux journalistes d'accomplir leur mission d'information en toute liberté et en sécurité. L'intimidation grossière et brutale des journalistes ne devrait pas avoir sa place en Egypte. Nous appelons également le président Hosni Moubarak à faire cesser ce harcèlement", a déclaré l'organisation.
Le 9 novembre au soir, Ahmad Mansour, correspondant de la chaîne de télévision Al-Jazira au Caire et présentateur de l'émission "Bela houdoud" (sans frontières) sur la même chaîne, a été sévèrement battu par deux hommes devant son bureau dans la capitale égyptienne. Après s'être assurés de son identité, les deux hommes l'ont frappé, lui cassant ses lunettes et le blessant au cou avant de s'enfuir en courant. Le journaliste est connu pour ses critiques du président Hosni Moubarak.
Le 13 novembre, Heba al-Qudsy, du quotidien arabe Asharq al-Awsat, a été frappée par un groupe d'hommes alors qu'elle couvrait une manifestation à Boulak Abu el-Ela, dans la banlieue du Caire. Son appareil photo lui a été dérobé.
Manar Khater, du quotidien indépendant Al-Masry Al-Youm a été empêché de couvrir des incidents survenus suite à des irrégularités de vote dans le quartier d'El Dokki (province de Giza). Dina Gamil, de l'hebdomadaire Al-A'alam Al-Youm a également été empêchée d'assister à un décompte de votes dans la même province. Les équipes des chaînes de télévision BBC et Al-Jazira ont également connu des difficultés pour faire leur travail.