Un nouveau journaliste arrêté à Ndjaména, un blogueur réfugié au Sénégal expulsé vers la Guinée
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Reporters sans frontières dénonce la vague d’arrestations sans précédent de journalistes et collaborateurs de médias orchestrée depuis quelques jours par les autorités tchadiennes. Deux nouveaux acteurs de l’information sont désormais menacés : après le journaliste Eric Topona, secrétaire général de l’Union des journalistes tchadiens (UJT) et le blogueur Jean Etienne Laokolé, tous deux détenus, c’est au tour de Moussaye Avenir de la Tchiré, directeur de publication du journal Abba Garde et trésorier de l'Union des journalistes tchadiens et du blogueur tchadien en exil à Dakar, Makaila Nguebla, de subir les foudres des autorités. Ces dernières tentent d’obtenir l’extradition vers le Tchad de Makaila Nguebla, qui a déjà été expulsé, dans la nuit du 7 au 8 mai, vers la Guinée-Conakry. Moussaye Avenir de la Tchiré a lui été arrêté le 7 mai au soir. Il serait poursuivi pour « incitation à la haine et au soulèvement populaire ».
“Il ne s’agit plus d’arrestations isolées mais d’une lourde opération anti-presse indépendante et d'opposition. Dans un tel contexte, nous sommes révoltés par la décision des autorités sénégalaises de ne pas protéger Makaila Nguebla en lui permettant de rester au Sénégal. L'avoir expulsé est une honte. Nous demandons désormais aux autorités guinéennes de ne pas procéder à son expulsion vers le Tchad, sans quoi elles se rendraient complices de violations de la liberté de l'information", a commenté Reporters sans frontières.
L'organisation s’interroge sur les raisons de cette initiative du gouvernement tchadien : “La presse est-elle dans le viseur des autorités en tant que prétendue complice du récent coup d’Etat déjoué ? Ou bien, aussi peu de temps après un remaniement ministériel, devons-nous comprendre que le gouvernement a été réorganisé pour entrer en ordre de bataille contre les acteurs qui dérangent, journalistes en tête?"
“Dans tous les cas, les médias ne sauraient être tenus responsables des récents troubles politiques qui ont agité le pays. En vertu de la Constitution du Tchad, qui garantit la liberté de la presse, nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle des journalistes et blogueurs emprisonnés et la fin de la
traque menée contre les voix critiques”, a ajouté RSF.
L'organisation rappelle que la fin de l’année 2012 avait été marquée par une recrudescence des actes d’intimidations à l’encontre des journalistes indépendants ou d’opposition.
Publié le
Updated on
20.01.2016