Un nouveau chef d'accusation contre Michel Kilo

Le journaliste et écrivain Michel Kilo a été déféré le 6 mars 2007 au parquet militaire de Damas. Il est accusé d'avoir incité ses codétenus, à la prison d'Adra (près de Damas), à soutenir la déclaration "Beyrouth-Damas, Damas-Beyrouth" qu'il avait signée en mai 2006 et pour laquelle il est actuellement poursuivi par le tribunal correctionnel de Damas.

Le journaliste et écrivain Michel Kilo a été déféré le 6 mars 2007 au parquet militaire de Damas. Il est accusé d'avoir incité ses codétenus, à la prison d'Adra (près de Damas), à soutenir la déclaration "Beyrouth-Damas, Damas-Beyrouth" qu'il avait signée en mai 2006 et pour laquelle il est actuellement poursuivi par le tribunal correctionnel de Damas. "Le régime syrien s'acharne sur Michel Kilo tout en continuant de nier l'existence dans le pays de prisonniers d'opinion. Les autorités judiciaires avaient déjà annulé sa libération sous caution en introduisant de nouvelles charges contre lui. Aujourd'hui elles s'appuient sur un rapport, dont la source reste imprécise, pour l'inculper d'un nouveau chef d'accusation", a déclaré Reporters sans frontières. Selon les informations recueillies par l'organisation, cette nouvelle accusation est basée sur un rapport datant de juillet 2006 et rédigé par un informateur infiltré dans la prison d'Adra. Il y serait indiqué que Michel Kilo promeut la déclaration "Beyrouth-Damas, Damas-Beyrouth" auprès des autres prisonniers et les encourage à se révolter contre le régime. Le journaliste est poursuivi par le parquet militaire de Damas en vertu de l'article 150 du code de procédure judiciaire militaire qui punit de cinq ans de prison celui qui "publie un article politique ou prononce un discours politique dans l'objectif de faire de la propagande à un parti, à une organisation, ou à un groupe politique." Le 5 mars 2007, Michel Kilo a défendu, lors d'une quatrième audience devant la cour, la déclaration "Beyrouth-Damas, Damas-Beyrouth" en précisant qu'elle servait de manière concomitante les intérêts de la Syrie et du Liban. Le journaliste a réaffirmé, à la demande du juge, qu'il avait signé ce document en toute connaissance de cause. Plusieurs signataires, interpellés au même moment que Michel Kilo, ont été libérés après avoir retiré leur signature. La prochaine audience du procès aura lieu le 27 mars 2007. Le président Bachar el-Assad est considéré par Reporters sans frontières comme l'un des 32 prédateurs de la liberté de la presse dans le monde. Interrogé en février 2007 par une journaliste de la chaîne américaine ABC sur les détenus politiques syriens, le Président avait répondu : « Ce genre de prisonniers n'existe pas. En Syrie, nous avons deux sortes de prisonniers : ceux qui sont impliqués dans des attentats terroristes et ceux qui ont violé la loi syrienne.» Il y a plus de 16 ans, Reporters sans frontières mettait en place le "parrainage" des journalistes emprisonnés et appelait les médias internationaux à soutenir l'un d'entre eux. Plus de 200 rédactions dans le monde, des associations de journalistes, des clubs de la presse ou des institutions soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l'oubli. Michel Kilo est ainsi soutenu par : Le Pèlerin (France), Club de la presse Méditerranée 06 (France), Varios Foros (Espagne), Asociacion de la Prensa de Almeria (Espagne), Ayuntamiento de Calafell (Espagne). Signer la pétition pour demander la libération de Michel Kilo
Publié le
Updated on 20.01.2016