Un neuvième journaliste tué en Ukraine

Le journaliste ukrainien Bohdan Bitik a été tué le 26 avril 2023 par un tir de sniper russe près de Kherson, dans le sud de l’Ukraine. Il était en reportage avec un correspondant de La Repubblica, qui a été blessé à l'épaule. Bohdan Bitik est le neuvième journaliste ayant trouvé la mort en Ukraine depuis le début de l’invasion russe, le 24 février 2022. RSF dénonce un nouveau crime de guerre.

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Dans la nuit du 26 au 27 avril, une fois que les armes russes se sont tues, les forces armées ukrainiennes ont pu récupérer le corps du journaliste ukrainien Bohdan Bitik, qui gisait depuis plusieurs heures sur le pont Antonivsky près de Kherson. C’est bien une balle qui a fauché le journaliste ukrainien qui ne portait pas de gilet pare-balle mais qui était clairement identifié par un vêtement portant l’inscription PRESS, visible de loin. 

"Attaquer délibérément un journaliste dans un conflit est un crime de guerre selon le droit international. La mort de Bohdan Bitik rappelle cruellement que les forces armées, contrairement à leur obligation d’assurer la sécurité des civils, dont les journalistes, s’en servent, au contraire, comme cible. Nous présentons nos sincères condoléances à la famille du journaliste tué et poursuivrons nos actions auprès de la justice internationale afin que ce crime ne reste pas impuni.

Jeanne Cavelier
Responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF

RSF a d’ores et déjà déposé sept plaintes devant la Cour pénale internationale et auprès du procureur général d'Ukraine, pour 44 exactions commises sur le territoire ukrainien qui impliquent plus de 100 journalistes et 11 tours ou infrastructures de radio-télévision.

Âgé de 46 ans, Bohdan Bitik était un journaliste de Kyiv qui collaborait régulièrement avec plusieurs médias italiens couvrant la guerre en Ukraine. À Kherson, il accompagnait, en tant que preneur d’images, le correspondant de La Repubblica, Corrado Zunino, avec lequel il avait  déjà effectué cinq missions. Avant l’attaque, les deux journalistes étaient en reportage dans cette ville qui avait été libérée plusieurs mois plus tôt. Victime de la même attaque, Corrado Zunino, équipé d’un gilet avec l’inscription PRESS, a été blessé à l’épaule et transporté à l'hôpital d’Odessa.

Au moment de l’attaque, les deux journalistes se trouvaient sur le tristement célèbre pont Antonivsky qui relie les deux rives du fleuve Dnipro près de Kherson, côté ukrainien. Avertis par les cris de militaires ukrainiens, les deux journalistes s’apprêtaient à quitter la zone lorsque des snipers russes ont commencé à tirer sur eux, bien qu’ils soient clairement identifiés. “Bohdan était plutôt tourné vers le côté russe. À ce moment-là, j'ai entendu un sifflement, une sensation que je peux définir comme une brûlure à l'épaule et j'ai vu Bohdan s'effondrer au sol”, a confié Corrado Zunino à l’agence de presse italienne Adnkronos qui a  pu le joindre. “C’est une douleur infinie”, a-t-il tweeté.

Bohdan Bitik laisse derrière lui une femme et un fils. En 2022, huit autres journalistes ont déjà trouvé la mort en Ukraine dans l'exercice de leur métier, parmi eux trois sont ukrainiens et cinq sont des reporters étrangers.

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