Un litige foncier aboutit à la destruction d'un journal
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Reporters sans frontières est consternée par la destruction des installations du journal El Espectador Luqueño, édité par Miguel Espínola et son épouse Vilma Ayala dans une propriété de Luque (à dix kilomètres d'Asunción), où le couple travaille et vit depuis 1989. La famille Nascimiento, qui se dit propriétaire de la demeure, a obtenu l'expulsion de la famille grâce à ses appuis au sein du pouvoir local, en conflit avec le journal.
“Il y a, hélas, de fortes chances pour que le litige foncier ait servi de prétexte à la destruction des locaux d'El Espectador Luqueño. Le lien de parenté entre l'avocat de la famille Nascimiento et le maire de Luque ainsi que le contentieux entre le journal et la municipalité accréditrent largement l'hypothèse d'une atteinte à la liberté de la presse. Nous espérons qu'à ce titre, la justice révoquera l'ordre judiciaire qui a précédé l'expulsion et ordonnera le dédommagement intégral des propriétaires du journal”, a déclaré Reporters sans frontières.
Pendant l'expulsion d'une propriété à Luque, les installations du journal El Espectador Luqueño, édité par Miguel Espínola son épouse Vilma Ayala, ont été entièrement détruites, ainsi que les archives. Les ordinateurs et matériel jetés dans la rue. Selon Vilma Ayala, ses enfants ont été brutalisés durant l'opération.
Depuis 1989, le couple vivait et travaillait dans cette maison avec ses deux enfants, en vertu d'un ordre judiciaire leur attribuant un droit d'occupation. La famille Nascimiento, contestant ce droit, a obtenu un arrêté d ‘expulsion. L'opération a été menée par l'avocat José Félix Orrego Nascimiento, parent du maire et de la famille Nascimiento, et l'officier de justice Darwin González.
La famille Nascimiento tente de prouver que la maison lui appartient en vertu de l'acte notarié d'un aïeul datant de 1930, et d'un autre, sur les droits de succession, daté de 1994. La propriété était inoccupée depuis 1940. Elle a ensuite été réquisitionnée par l'administration des impôts pendant la dictature (1954-1989). Vilma Ayala assure habiter dans cette demeure depuis 1973. A cette époque, les autorités avaient tenté de poursuivre la famille Espínola-Ayala pour usurpation de terrain. Après des années de procédure, la justice avait finalement accordé un sursis à cette dernière en raison d'un flou sur les titres de propriété.
Publié le
Updated on
20.01.2016