Un journaliste tué par une foule en colère

Reporters sans frontières déplore l'assassinat, le 10 septembre 2010, de Paul Kiggundu, correspondant de la station Top Radio et de plusieurs chaînes de télévision dans le district de Rakai, au sud-ouest de Kampala (sud du pays), alors qu'il couvrait un rassemblement de chauffeurs de motos-taxis. "Nous sommes profondément choqués par cet acte barbare qui a conduit à la mort d'un journaliste, présent sur les lieux du rassemblement uniquement afin de relater les événements. Le meurtre aurait pu être évité si la foule avait pris le temps de l'identifier. Cet incident rappelle combien les journalistes, souvent en première ligne et témoins gênants de manifestations, de conflits ou d'événements qui dérapent, sont exposés à la violence. Nous demandons à la justice ougandaise de sanctionner sévèrement les auteurs de cet assassinat pour que de tels incidents ne se reproduisent plus", a déclaré l'organisation. Le 10 septembre, plusieurs dizaines de chauffeurs de motos-taxis se sont rassemblés pour protester contre le meurtre d'un de leurs collègues, Eddie Sengooba, tué la veille dans le district de Rakai. La foule en colère s'est regroupée devant le domicile du meurtrier présumé et a commencé à détruire sa maison. Paul Kiggundu, présent sur les lieux, était en train de filmer la scène lorsque le groupe s'est précipité sur lui, l'accusant de récolter des preuves pour la police. Malgré ses efforts pour expliquer qu'il était journaliste, la foule l'a mortellement frappé. Paul Kiggundu a succombé à ses blessures lors de son transfert à l'hôpital. Une enquête a été ouverte. A ce jour, la police n'a procédé à aucune arrestation, a confié le commissaire de police du district, Alex Twebaze, interrogé par Reporters sans frontières.