Un journaliste tué par balles, plusieurs photographes blessés
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Reporters sans frontières condamne avec la plus grande fermeté le meurtre du caméraman de Sky News, Mick Deane, alors qu’il couvrait les affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants pro-Morsi sur la place Rabaa Al-Adawiya, au Caire, le 14 août 2013.
Le caméraman britannique de 61 ans se trouvait avec le correspondant Moyen-Orient de la chaine, Sam Kiley, lorsqu’il a été blessé par balle. Il est décédé quelques heures plus tard des suites de ses blessures, après avoir été transporté à l’hopital.
La reporter de l’hebdomadaire Xpress basé à Dubaï, Habiba Ahmed Abd Al-Aziz, a été touchée mortellement à la tête par un tir de sniper, alors qu’elle se trouvait au sit-in de Rabaa Al-Adawiya. Selon nos dernières informations, il semblerait que sa présence n’était pas liée à l’exercice de ses fonctions.
Par ailleurs, de nombreux professionnels de l’information égyptiens, pour la plupart photo-journalistes, ont été blessés en couvrant la violente dispersion des rassemblements pro-Morsi sur les places Rabaa Al-Adawiya et Mostafa Mahmoud, au Caire. Selon les chiffres des services d’urgence égyptiens et de l’Agence France Presse (AFP), les affrontements ont fait plus d’une centaine de morts et 758 blessés.
La photographe de Reuters, Asma Waguih, a été blessée à la jambe par une balle d’AK47, selon l’examen médical. Elle se trouve actuellement à l’hôpital et devrait subir une opération.
Le reporter du journal égyptien Al-Watan, Tarek Abbas, a également été blessé par balle aux yeux et à la jambe.
La photo-journaliste du quotidien égyptien Al-Masry Al-Youm, Iman Hilal, couvrait le sit-in sur la place Rabaa Al-Adawiya lorsque des partisans du Président Morsi l’ont menacé avec un couteau et l’ont forcé à leur donner sa carte mémoire.
Lors des affrontements sur la place Mostafa Mahmoud, le photo-journaliste Ahmad Najjar a reçu une balle dans le bras. Selon ses dires, confirmés par ses collègues, il aurait été blessé par des manifestants pro-Morsi, qui lui ont ensuite confisqué son appareil photo.
Selon une représentante du Syndicat des journalistes, les photo-journalistes sont les plus touchés par les violences. Leur plus grande visibilité les expose à des tirs délibérés.
Reporters sans frontières est vivement préoccupée par les exactions visant les professionnels de l’information, en marge de la flambée de violence des derniers jours en Egypte. L’organisation appelle les forces de l’ordre comme les manifestants à respecter le travail indépendant des journalistes. Elle demande aux autorités égyptiennes de tout mettre en oeuvre pour que ces graves violences ne restent pas impunies et que leurs auteurs soient rapidement identifiés.
Le 14 août 2013, en fin d’après-midi, les autorités égyptiennes ont proclamé l’état d’urgence pour une durée d’un mois, ce qui va rendre encore plus difficile la couverture des événements pour les professionnels de l’information.
Publié le
Updated on
20.01.2016