Un journaliste survit miraculeusement à un attentat par balles à Oaxaca

Reporters sans frontières en appelle aux autorités fédérales après l'attentat par balles dont a été victime Misaél Sánchez Sarmiento, du quotidien régional Tiempo, le 12 juin 2007 dans l'État d'Oaxaca (Sud). L'organisation redoute de nouvelles représailles contre la presse, moins d'un an après la crise sociale et politique qui a coûté la vie au cameraman américain de l'agence Indymedia, Brad Will, le 27 octobre 2006. “Le Mexique reste le pays le plus dangereux du continent pour la presse et l'ambiance reste tendue à Oaxaca, où la lumière n'a toujours pas été faite sur les nombreuses violations des droits de l'homme survenues lors de la crise de l'automne dernier. Même si rien ne prouve encore le lien entre l'activité professionnelle de Misaél Sánchez Sarmiento et l'attentat dont il a été victime, des règlements de comptes ne sont pas à exclure. Les journalistes demeurent des cibles très exposées dans un État où la liberté de la presse paye d'un lourd tribut la violence environnante. Nous demandons aux autorités fédérales de se saisir au plus vite de l'enquête”, a déclaré Reporters sans frontières. Misaél Sánchez Sarmiento a été blessé par balles le 12 juin 2007, sur le chemin du retour à son domicile. Le journaliste a rapidement été transféré à l'hôpital le plus proche. Ses jours ne sont pas en danger. La direction de Tiempo a confié à Reporters sans frontières que le journaliste avait publié, le 29 décembre 2006, un article sur la mort du cameraman américain indépendant Brad Will, lors d'affrontements entre opposants et partisans du gouverneur de l'État, Ulises Ruiz Ortiz. Misaél Sánchez Sarmiento avait mis en cause l'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca (APPO), en conflit avec les autorités locales, elles-mêmes éclaboussées par cet assassinat. Le journaliste avait reçu des menaces après la parution de son article intitulé : “L'APPO a tué Brad”. Néanmoins, le lien entre cet article et l'attentat dont il a été la cible le 12 juin dernier n'a pas été établi. Vers 20 h 30, en pleine rue, un inconnu a tiré six balles sur le journaliste alors que ce dernier se dirigeait vers sa voiture, suivi de son épouse. Atteint au visage, à la jambe et au cou, Misaél Sánchez Sarmiento a miraculeusement survécu à ses blessures. Selon sa rédaction, une voiture aux vitres teintées sans plaques d'immatriculation a suivi le véhicule qui le transférait à l'hôpital. Le directeur de Tiempo, Wenceslao Ramírez, a affirmé à Reporters sans frontières ne pas avoir idée du mobile de cet attentat.
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Updated on 20.01.2016