Un journaliste, raflé lors d'une opération anti-islamistes, remis en liberté après trois jours de détention

Mohamed Mahmoud Ould Ebilmaali, rédacteur en chef du quotidien indépendant Akhbar Nouakchott, journaliste de la version arabe du quotidien Nouakchott-Info et correspondant local de la radio publique allemande Deutsche-Welle (DW), a été libéré le 21 mai 2005, après trois jours de détention. « La police voulait que je leur montre où se cache Jemil Ould Mansour. Elle voulait également se servir de moi pour retrouver les autres fugitifs, ce que j'ai catégoriquement refusé », a-t-il déclaré à l'Agence France-Presse (AFP) après sa libération. ______________________________________________________ 20.05.2005 - Coups de filet anti-islamistes : deux journalistes arrêtés Reporters sans frontières demande des explications aux autorités mauritaniennes, après l'arrestation de deux journalistes, le 25 avril et le 19 mai 2005, dans le cadre d'une série de rafles anti-islamistes. « Arrêter des journalistes est un acte sérieux qui exige une grande transparence, a déclaré l'organisation. Les rafles antiterroristes ne sauraient justifier l'utilisation de méthodes de police les plus répressives et la détention au secret. Si Mohamed Mahmoud Ould Ebilmaali, a été jeté en prison pour livrer ses sources ou répondre de l'interview d'un cadre du mouvement islamiste qu'il a réalisée, nous ne pouvons qu'exprimer notre désapprobation et demander sa libération immédiate. En revanche, si les deux journalistes que nous avons dénombrés dans les prisons de Nouakchott ont été incarcérés pour des délits de droit commun, il est urgent que les autorités le disent. » Mohamed Mahmoud Ould Ebilmaali, rédacteur en chef du quotidien indépendant Akhbar Nouakchott, journaliste de la version arabe du quotidien Nouakchott-Info et correspondant local de la radio publique allemande Deutsche-Welle (DW), a été arrêté à son domicile, le 19 mai au matin. Dans un communiqué réclamant sa remise en liberté, sa rédaction affirme qu'il a été « kidnappé » par des hommes « enturbannés se présentant comme des policiers ». Selon des sources locales, les confrères de M. Ould Ebilmaali pensent qu'il a été arrêté après avoir publié, le 9 mai, une interview de Jemil Ould Mansour, porte-parole en fuite du Mouvement islamiste mauritanien. Un journaliste de la télévision publique, Mohamed Ould Abderrahmane, a quant à lui été arrêté le 25 avril, lors d'une rafle anti-islamistes. Toutes les tentatives de Reporters sans frontières pour connaître les charges retenues contre lui ont été vaines. Fin avril, les autorités mauritaniennes ont procédé à plusieurs coups de filet dans les milieux fondamentalistes religieux, accusant les dirigeants islamistes de s'être liés à des organisations étrangères, comme le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), mouvement extrémiste armé algérien qui a fait allégeance à Oussama ben Laden.
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Updated on 20.01.2016