Reporters sans frontières est alarmée par la nouvelle de la disparition de José Antonio García Apac, directeur de l'hebdomadaire local Ecos de la Cuenca. Le journaliste, qui s'était consacré à des affaires de narcotrafic, n'a plus donné signe de vie depuis le 20 novembre. L'organisation craint le pire.
Reporters sans frontières est alarmée par la disparition de José Antonio García Apac, directeur de l'hebdomadaire Ecos de la Cuenca à Tepalcatepec, dans l'Etat du Michoacán (Sud-Ouest). Le journaliste est porté disparu depuis le 20 novembre 2006. L'organisation craint le pire après la disparition suivie de l'assassinat, le 30 novembre, d'Adolfo Sánchez Guzmán, 31 ans, de la station de radio Xhora Ori Stereo 99.3 dans l'Etat de Veracruz (Est).
“Il ne se sera pas passé une semaine depuis la fin du mois d'octobre sans qu'un journaliste soit assassiné ou disparaisse au Mexique. La disparition de José Antonio García Apac nous fait craindre le pire, compte tenu de ses activités de journaliste dans l'Etat du Michoacán, où les narcotrafiquants n'hésitent pas à décapiter leurs rivaux ou leurs détracteurs. Nous demandons encore une fois aux autorités fédérales compétentes de se saisir de l'affaire au plus vite pour sauver la vie du journaliste et au nouveau gouvernement de leur fournir des moyens d'enquête conséquents”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 20 novembre, José Antonio García Apac a téléphoné à ses proches pour les informer qu'il quittait sa rédaction pour rejoindre le domicile familial à Morelia (capitale de l'Etat). D'après les informations recueillies par Reporters sans frontières, la dernière personne a l'avoir vu, l'un de ses collègues, a expliqué qu'à la suite d'un appel reçu vers 19h15, il devait se rendre à un rendez-vous à un carrefour au lieu-dit “Ruana”. A 19h30, l'un de ses fils a reçu un autre coup de fil. L'appel a été interrompu par des voix demandant à José Antonio d'éteindre son portable et de justifier son identité. Il n'a plus donné signe de vie depuis. Son véhicule n'a pas été retrouvé.
Directeur de l'hebdomadaire régional Ecos de la Cuenca, José Antonio García Apac avait consacré plusieurs enquêtes au narcotrafic dans l'Etat du Michoacán, où sévissent de très violents règlements de comptes entre cartels locaux.
Selon sa famille, le journaliste avait été suivi par des inconnus il y a plusieurs mois. Mobilisé contre l'insécurité, il avait également eu maille à partir avec le maire de Tepalcatepec, mais les deux hommes s'étaient réconciliés. José Antonio García Apac avait également écrit, selon sa famille, au gouverneur de l'Etat pour lui demander d'agir davantage contre le narcotrafic.
José Antonio García Apac est, à ce jour, le troisième journaliste disparu depuis le début de l'année 2006, en plus des huit assassinés, dont Jaime Arturo Olvera Bravo, du quotidien La Voz de Michoacán, tué le 9 mars 2006.