Dans une lettre adressée au ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, Reporters sans frontières a demandé l'ouverture d'une enquête pour "lever le doute" sur les circonstances des tirs de l'armée israélienne contre le journaliste palestinien d'Al-Aqsa TV. Imad Ghanem a été visé à deux reprises alors même qu'il gisait au sol, blessé et sans arme.
Reporters sans frontières a adressé, le 11 juillet 2007, un courrier au ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, pour demander l'ouverture d'une enquête sérieuse sur les circonstances des tirs de soldats israéliens qui ont grièvement blessé le journaliste palestinien
Imad Ghanem, le 5 juillet 2007. Le cameraman d'Al-Aqsa TV, chaîne de télévision du Hamas, a dû être amputé des deux jambes.
"Les images filmées par les médias présents sur les lieux sont accablantes. Même s'il n'arborait pas de signe distinctif, le journaliste d'Al-Aqsa TV portait une caméra et se déplaçait en compagnie d'un grand nombre de ses collègues, tous venus couvrir une incursion de l'armée israélienne dans la bande de Gaza”, a rappelé l'organisation.
“En réponse à notre demande d'information du 6 juillet 2007, le porte-parole des Forces de défense israéliennes a affirmé que "les images n'identifiaient pas clairement l'origine des coups de feu". Seule une enquête sérieuse, diligentée par vos services, pourra lever le doute. Les témoins sont nombreux qui pourront aider les enquêteurs”, a ajouté Reporters sans frontières.
“Le porte-parole a également insisté sur la difficulté qui existe à distinguer les journalistes des combattants, et a affirmé que le journaliste d'Al-Aqsa TV "opérait parmi les terroristes". Au-delà du caractère ambigu de ces accusations, et quoi que l'on pense d'Al-Aqsa TV, le travail des journalistes dans une zone de conflit est protégé par les lois internationales. Dans ce cas précis, Imad Ghanem a été visé à deux reprises alors même qu'il gisait au sol, blessé et sans arme, auprès de sa caméra", a notamment écrit l'organisation dans son courrier.
Reporters sans frontières a recensé au moins neuf cas de journalistes blessés par des tirs de l'armée israélienne depuis le 1er janvier 2007. Pour la plupart, ils ont été atteints par des éclats de grenades assourdissantes ou lacrymogènes ou encore par des balles en caoutchouc. Si ce chiffre est inférieur à ceux enregistrés les années précédentes, il n'en est pas moins indispensable d'ouvrir des enquêtes exhaustives sur tous les incidents impliquant des journalistes et de rendre publics les résultats de ces investigations", a conclu Reporters sans frontières.