Reporters sans frontières se réjouit de la libération de Soheil Assefi mais rappelle que neuf autres journalistes sont détenus en Iran, plus grande prison du Moyen-Orient pour les professionnels des médias.
Reporters sans frontières se réjouit de la libération du journaliste Soheil Assefi qui a passé plus de deux mois en détention préventive à la prison d'Evin. La situation de la liberté de la presse reste pourtant très précaire en Iran alors que quatres autres journalistes ont été condamnés à des peines de prison et un quotidien a été définitivement fermé.
“Nous nous félicitons de la libération de Soheil Assefi, mais nous demandons que toutes les charges retenues contre lui soient abandonnées. Il rejoint une longue liste de journalistes qui ont retrouvé leur liberté de mouvement mais non celle de s'exprimer. Libérés sous caution, ils n'ont d'autre choix que de s'autocensurer et de faire profil bas pour se faire oublier des services de sécurité. Par ailleurs, neuf autres journalistes sont toujours emprisonnés, certains dans l'attente d'un jugement”, a déclaré l'organisation.
Liberté provisoire pour Soheil Assafi
Soheil Assefi, collaborateur de nombreuses publications et de sites Internet, a été libéré le 6 octobre 2007 après avoir versé une caution s'élevant à 100 millions de toumen (environ 80 000 euros). Il était détenu à la prison d'Evin (Téhéran) depuis le 4 août 2007. Sa famille qui n'avait pas été autorisée à lui rendre visite était très inquiète pour son état de santé. Soheil Assefi est toujours poursuivi pour "publication de fausses informations pouvant troubler l'opinion publique".
Condamnation de quatre journalistes
Le 20 septembre 2007, la première chambre du tribunal de Sanandaj (Kurdistan) a condamné Ako Kurdnasab, de l'hebdomadaire Karfto, à trois ans de prison pour “espionnage” en vertu de l'article 501 du code pénal islamique. Le journaliste avait été interpellé le 21 juillet par des agents du ministère des Renseignements au siège du journal et détenu depuis à la prison de Sanandaj, sans droit de visite.
Les journalistes de l'hebdomadaire Payam-e mardom-e Kurdestan (publication suspendue depuis 2004), Ejlal Ghavami, incarcéré dans une autre affaire depuis le 9 juillet 2007, et Jahangir Hashami, ont été condamnés à deux ans de prison avec sursis et à verser une amende de 50 000 toumen (soit 40 euros) pour “publication de fausses informations”. Le juge de la première chambre du tribunal de Sanandaj avait dans un premier temps décidé de les condamner à cent jours de prison avant de revenir sur sa décision.
Bahaman Ahamadi Amoee, du quotidien Sarmayeh, a été condamné, le 26 septembre 2007, à six mois de prison avec sursis, avec une période de probation de deux ans, par la treizième chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran pour “participation à une manifestation illégale”, “action contre la sécurité nationale” et “publicité contre la République islamique”. Le journaliste avait été arrêté, le 22 juin 2006, alors qu'il couvrait une importante manifestation de femmes dans la capitale. Lors de l'énoncé du verdict, le juge en charge de l'affaire lui a notamment reproché d'avoir signé plusieurs pétitions en faveur de la liberté d'expression, dont celle en faveur de la libération de la journaliste américaine Jill Carroll qui avait été détenue en Irak en 2006.
Fermeture définitive d'un quotidien réformateur
Un tribunal de Téhéran a entériné, le 15 septembre 2007, la fermeture du quotidien réformateur Golestan-é-Iran (Jardin de l'Iran), suspendu depuis 2004, pour propagation d'articles “mensongers et hostiles au régime islamique” et “portant atteinte à la pudeur”. Le directeur du journal, Frozan Assafi Nakhei, a été condamné à deux ans d'interdiction professionnelle.