Un journaliste libéré par l'armée

Le 24 décembre, l'armée a libéré Raj Kumar Budhathoki après 24 jours de détention au secret. Le journaliste de l'hebdomadaire Sanjeevani Patra a déclaré à Reporters sans frontières que les soldats l'avaient menacé de représailles s'il faisait des déclarations sur sa détention dans la caserne Shivapuri à Katmandou. " J'ai peur de rester en ville ", a déclaré Raj Kumar Budhathoki. ________________________________________________________________ 10 décembre 2004 Un 4e journaliste kidnappé, trois autres toujours détenus par les maoïstes La presse népalaise se trouve toujours dans le feu croisé des rebelles maoïstes et des forces gouvernementales. Raj Kumar Budhathoki, reporter pour l'hebdomadaire Sanjeevani Patra, a disparu depuis le 30 novembre 2004. Son confrère Hari Prasad Koirala est régulièrement menacé de mort. Enfin, le bimensuel Samishran a été contraint de fermer, sous la menace des maoïstes. Reporters sans frontières condamne avec fermeté les différentes menaces qui pèsent continuellement sur les journalistes au Népal. L'organisation dénonce l'enlèvement de Raj Kumar Budhathoki et demande au gouvernement népalais de tout mettre en œuvre pour le retrouver sain et sauf. Dans une lettre adressée au Premier ministre Sher Bahadur Deuba, Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, a réitéré son appel du 25 novembre dernier : " La lutte contre l'impunité doit être une priorité de votre gouvernement ". Le 30 novembre 2004, Raj Kumar Budhathoki, reporter pour l'hebdomadaire Sanjeevani Patra, a été enlevé chez lui, dans la ville de Banepa (est de Katmandou), en compagnie de son père et de trois amis. Des inconnus sont entrés dans sa maison et ont forcé les cinq personnes à monter dans leur voiture. Les voisins du journaliste ont déclaré à Reporters sans frontières que cette voiture appartenait à des agents de sécurité. L'identité des ravisseurs n'est pas connue et on ignore encore où se trouvent les cinq otages. Le motif de cet enlèvement n'a pas non plus été élucidé. Par ailleurs, le 6 décembre, dans la région de Panchthar (est du pays), les rebelles du Parti communiste népalais-maoïste (PCN-M) ont relâché un journaliste après l'avoir détenu pendant 46 heures. Les maoïstes avaient enlevé Tulasi Thapa Kshitija, reporter pour les hebdomadaires Panchthar Times et Aakha, parce qu'ils lui reprochaient d'enquêter dans la région sans leur avoir demandé l'autorisation. Ils ont contraint le journaliste à adhérer au PCN-M pour pouvoir continuer de travailler librement. Trois autres journalistes sont toujours détenus par les rebelles : Dhana Bahadur Rokka Magar, présentateur sur Radio Nepal, kidnappé en août 2002 dans l'ouest du pays ; Kul Bahadur Malla, correspondant du journal Karnali Sandesh dans l'Ouest, enlevé en juin 2003 ; et Shakti Kumar Pun, correspondant du quotidien national Rajdhani, kidnappé dans le district de Rukkum (Ouest) en novembre dernier. Reporters sans frontières exige de la direction du PCN-M la libération de ces trois journalistes, conformément à l'engagement du leader maoïste Krishna Bahadur Mahara qui avait publiquement ordonné, en septembre 2004, la libération de tous les professionnels de l'information détenus par ses troupes. Victime des menaces à répétition des rebelles maoïstes, le bimensuel Samishran publié dans le district de Parbat (Ouest) a été contraint de fermer au cours de la première semaine du mois de décembre. Enfin, Hari Prasad Koirala, correspondant à Dharan (est du pays) du quotidien gouvernemental Gorakhapatra, est continuellement menacé de mort depuis deux semaines par un criminel local, Basudev Baral. Sur place, des témoins ont déclaré à Reporters sans frontières que Basudev Baral pouvait être lié aux forces de sécurité, aux maoïstes, ou à d'autres criminels. Le motif de ces menaces n'est pas connu.
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Updated on 20.01.2016