Un journaliste libéré mais toujours interdit d’exercer

Reporters sans frontières salue la libération du journaliste iranien Emadoldin Baghi, le 21 juin 2011. Figure emblématique de la défense des droits de l’homme en Iran, il avait été condamné à une première peine de six ans de prison, finalement réduite, en juillet 2010, à un an d’emprisonnement. Il avait été arrêté incarcéré le 5 décembre dernier après avoir reçu une convocation lui demandant de se présenter à la prison d’Evin (http://fr.rsf.org/iran-emadoldin-baghi-menace-d-04-12-2010,38961.html). Reporters sans frontières dénonce néanmoins qu’il soit toujours interdit d’exercice de toute activité politique ou journalistique, et ce pour les quatre prochaines années. Par ailleurs, le journaliste avait débuté, le 18 juin, une grève de la faim, avec d’autres prisonniers de la prison d’Evin, pour protester contre la violation des droits de l’homme dans son pays, suite à la mort en détention de Hoda Saber le 11 juin dernier (http://fr.rsf.org/iran-les-autorites-iraniennes-sont-15-06-2011,40454.html) et Haleh Salabi (http://fr.rsf.org/iran-haleh-sahabi-tuee-par-des-agents-01-06-2011,40391.html) 10 jours plus tôt. Depuis le début de sa carrière, Emadoldin Baghi, âgé de 48 ans, a été convoqué, condamné et incarcéré à plus de quatre-vingts reprises. Président de l’Association pour la défense des droits des prisonniers, il a obtenu, en 2005, le prix des droits de l’homme de la République française pour son action en faveur de l’abolition de la peine de mort en Iran. Il a également reçu le prix Martin Ennals pour son engagement en faveur des droits de l’homme. ------------------------------------------------ 6.12.2010 - Emadoldin Baghi incarcéré Emadoldin Baghi, journaliste et figure emblématique de la défense des droits de l’homme en Iran, a été incarcéré le 5 décembre afin de purger une peine de six ans de prison. Le journaliste, avant de se présenter à la prison d’Evin, avait déclaré dans une interview : « En réalité, moi et mes avocats, nous ignorions que les condamnations avaient été confirmées, par quel tribunal et par quel juge ! J’ai seulement reçu un coup de fil me demandant de me rendre à la prison ! … Tout ceci n’a rien à voir avec le droit et la justice. » Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, plusieurs autres journalistes se trouvent dans une situation identique à celle d’Emadoldin Baghi : sommés de se présenter à la prison pour être certainement arrêtés. Reporters sans frontières rappelle qu’avec vingt-sept journalistes, neuf net-citoyens et un collaborateur des médias emprisonnés, l’Iran est aujourd’hui la troisième plus grande prison du monde pour les journalistes. ----- 4 novembre 2010 - Emadoldin Baghi menacé d’emprisonnement Reporters sans frontières est extrêmement préoccupée par le sort du journaliste Emadoldin Baghi, journaliste et figure emblématique de la défense des droits de l’homme en Iran qui a reçu, le 27 novembre 2010, une convocation lui demandant de se présenter à la prison d'Evin avant le 5 décembre. Nous sommes extrêmement inquiets de cette convocation qui conduira vraisemblablement à son arrestation. Emadoldin Baghi est actuellement sous traitement médical et son état de santé est fragile. Nous demandons aux Etats européens qui ont entamé les négociations avec l’Iran sur le volet nucléaire de surveiller attentivement le cas de ce fervent défenseur de la liberté d’expression. Arrêté le 28 décembre 2009, au lendemain des manifestations de l’opposition du 27 décembre 2009, dans une rafle orchestrée par le ministère des Renseignements et les Gardiens de la Révolution, le journaliste a été condamné, en juillet 2010, par le 15e chambre du tribunal de la révolution à un an de prison ferme et cinq ans d'interdiction d'exercer son activité de journalist. Il avait également été condamné par la 26e chambre du tribunal de la révolution à six ans de prison pour être apparu à la section persane de la BBC en compagnie du chef religieux dissident Hossein Ali Montazeri, décédé en décembre. Emadoldin Baghi, 48 ans, a été convoqué, condamné et incarcéré à plus de quatre-vingts reprises au cours des dix dernières années. Président de l’Association pour la défense des droits des prisonniers, il a obtenu, en 2005, le prix des droits de l’homme de la République française pour son action en faveur de l’abolition de la peine de mort en Iran. Il a également reçu le prix Martin Ennals pour son engagement en faveur des droits de l’homme.
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Updated on 20.01.2016