Un journaliste libéré après plusieurs jours de garde à vue
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Reporters sans frontières déplore l'arrestation arbitraire dont a été victime, le 3 septembre 2010, Alexis Remangaï, journaliste au quotidien privé Le Confident. Arrêté à Bangui suite à une plainte en "diffamation" déposée par un responsable du ministère centrafricain des Mines, le journaliste a été libéré le 6 septembre dernier, en début d'après-midi.
"Le journaliste a été victime d'un véritable guet-apens alors qu'il répondait à une convocation officielle du directeur de cabinet du ministre d'État aux Mines. Nous déplorons qu'il ait été maintenu en détention pendant plus de deux jours alors qu'il n'a commis aucun crime et espérons que les juges qui statueront sur le fond de l'affaire concluront à son innocence ainsi qu'à celle de son média, dont le seul tort est d'avoir publié une lettre. L'organisation rappelle que les auteurs du document n'ont pas été inquiétés par la justice", a déclaré l'organisation.
Le 3 septembre, Alexis Remangaï s'est présenté à la convocation d'Obed Namsio, directeur de cabinet du ministre d'État aux Mines. Celui-ci reprochait au journaliste la publication, la veille, d'une lettre adressée au ministre des Mines par le Collectif des présidents des coopératives minières centrafricaines, l'accusant d'avoir détourné trois chèques de 20 millions de francs CFA (environ 30 500 euros).
"Je me suis présenté à la convocation en lieu et place de mon directeur de publication. Monsieur Obed Namsio m'a accusé pendant les quarante-cinq minutes d'entretien d'être l'auteur de la lettre. Il n'a pas voulu me comprendre. C'est le Collectif des présidents des coopératives minières centrafricaines qui a écrit cette lettre", a confié Alexis Remangaï à Reporters sans frontières.
"A la fin de l'entretien, le directeur de cabinet m'a indiqué que j'étais en état d'arrestation. Des policiers sont entrés dans son bureau et m'ont arrêté. J'ai été placé en garde à vue dans les locaux de la section de recherche et d'investigation de la gendarmerie de Bangui", a-t-il ajouté.
Après deux jours et demi de détention, le journaliste a été présenté au procureur de la République puis libéré provisoirement le 6 septembre. Aucune date de jugement au fond n'a pour le moment été fixée.
"L'incident qui a touché le journaliste du quotidien Le Confident est particulièrement inquiétant dans le contexte préélectoral actuel. Nous redoutons que les hommes politiques centrafricains et leurs collaborateurs ne fassent preuve d'un regain de crispation envers les médias à l'approche de l'élection présidentielle prévue le 23 janvier prochain" a conclu Reporters sans frontières.
La République centrafricaine occupe la 80e place sur 175 pays, du classement mondial 2009 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on
20.01.2016