Reporters sans frontières dénonce vigoureusement la condamnation, le 22 juin 2008, de Mohammad Sadegh Kabovand à onze ans de prison pour “action contre la sécurité nationale”. Par ailleurs, l'organisation a appris la fermeture, le 21 juin, du quotidien Tehran Emrooz.Cette décision est intervenue quelques jours après la publication de plusieurs articles critiquant le bilan économique du président Mahmoud Ahmadinejad lorsqu'il était maire de Téhéran.
Reporters sans frontières dénonce vigoureusement la condamnation, le 22 juin 2008, de Mohammad Sadegh Kabovand à onze ans de prison pour “action contre la sécurité nationale”. Par ailleurs, l'organisation a appris la fermeture, le 21 juin, du quotidien Tehran Emrooz. Cette décision est intervenue quelques jours après la publication de plusieurs articles critiquant le bilan économique du président Mahmoud Ahmadinejad lorsqu'il était maire de Téhéran.
“Le régime de Téhéran n'a aucun scrupule à faire condamner des journalistes sur des prétextes fallacieux et au terme de procès iniques. L'état de santé de Mohammad Sadegh Kabovand n'a même pas été pris en compte. Cette sentence particulièrement sévère est un message adressé à tous ceux qui ne courbent pas l'échine devant le pouvoir, particulièrement dans la région du Kurdistan. Par ailleurs, la décision de fermer le quotidien Tehran Emrooz n'a fait l'objet d'aucune procédure judiciaire. Mahmoud Ahmadinejad utilise des commissions gouvernementales pour régler ses comptes politiques”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 22 juin 2008, la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné Mohammad Sadegh Kabovand, ancien rédacteur en chef de l'hebdomadaire Payam-e mardom-e Kurdestan (suspendu en 2004), à onze ans de prison pour avoir créé une association de défense des droits de l'homme au Kurdistan. Il est détenu depuis son arrestation, en juillet 2007, à la prison d'Evin (Téhéran), où il a été placé en cellule individuelle pendant les cinq premiers mois. Faute de pouvoir payer sa caution, fixée à 150 millions de toumen (l'équivalent de 145 000 euros), le journaliste n'a pas pu bénéficier d'une libération provisoire malgré ses problèmes de santé. Le 19 mai dernier, Mohammad Sadegh Kabovand avait éprouvé un malaise dans sa cellule. Son épouse, qui lui a rendu visite la veille de la lecture du verdict, a rapporté à Reporters sans frontières qu'il souffrait toujours de vertiges et de maux de tête face auxquels les médicaments qui lui sont donnés en prison sont inefficaces. Selon elle, “ce jugement montre l'acharnement des autorités vis-à-vis des journalistes et des défenseurs des droits de l'homme en Iran”.
Nemat Ahamadi et Mohammad Sifzadeh, les avocats du journaliste, ont vivement protesté contre cette condamnation qu'ils jugent “politique”. Par ailleurs, ils ont dénoncé le huis clos dans lequel s'est déroulé le procès.
Dans une autre affaire, le quotidien Tehran Emrooz, propriété de Mohammed Baqer Qalibaf, maire de Téhéran et rival proclamé de Mahmoud Ahmadinejad lors de la prochaine élection présidentielle prévue en 2009, a été fermé, le 21 juin 2008, par la Commission d'autorisation et de surveillance de la presse, rattachée au ministère de la Culture et de l'Orientation. Cette décision fait suite à la publication d'un dossier brocardant le bilan économique du président iranien lors de son passage à la mairie de Téhéran qu'il a dirigée de 2003 à 2005. L'imprimeur du quotidien a été convoqué le lendemain par la justice pour répondre des accusations d'”impression d'images et de contenus éditoriaux insultants envers le Président” et de “propagation de mensonges dans le but de troubler l'opinion publique”. La rédaction du journal a publié des excuses officielles, reconnaissant que la critique n'était pas “modérée”.
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