Un journaliste interpellé et un hebdomadaire suspendu

Le 13 avril 2008, Masoud Rafai Taleghani, du quotidien Farhangh Ashati, a été arrêté à son domicile puis transféré vers un lieu inconnu. Une semaine plus tard, le 19 avril 2008, l'hebdomadaire Paygam Borujerd a été suspendu suite à une plainte du ministère de la Culture et de l'Orientation islamique. Enfin, le 28 avril, la Commission de surveillance de la presse a ordonné la fermeture du quotidien réformateur Hambasteghi. "Masoud Rafai Taleghani vient allonger la liste des journalistes emprisonnés en Iran. Et, la Commission de la surveillance de la presse et son autorité de tutelle, le ministère de la Culture et de l'Orientation islamique, se substituent régulièrement à la justice. Censure, arrestations abusives et condamnations iniques font partie du lot quotidien de la presse iranienne. Les autorités de Téhéran doivent mettre un terme à ces pratiques", a déclaré l'organisation. Le 13 avril 2008, des agents du ministère des Renseignements ont effectué une perquisition au domicile à Téhéran de Masoud Rafai Taleghani, du quotidien Farhangh Ashati. Le journaliste a été interpellé et transféré vers un lieu inconnu. Son ordinateur a été confisqué. Les raisons de son arrestation n'ont pas été rendues publiques. Dans une autre affaire, le 19 avril 2008, l'hebdomadaire Paygam Borujerd a été suspendu sur ordre du tribunal général de la révolution de la ville de Borujerd (province de Lorestan, à l'ouest du pays) suite à une plainte déposée par le ministère de la Culture et de l'Orientation islamique. Les autorités reprochent à l'hebdomadaire d'avoir publié un texte, rédigé par le fils d'un haut dignitaire religieux, jugé "offensant et insultant envers la population". Enfin, le quotidien Hambasteghi, qui s'est séparé de son directeur de publication, risque de perdre sa licence. Dans un entretien à l'agence Farsnews, Mohammad Parvizi, un responsable du ministère de la Culture et de l'Orientation islamique, a déclaré qu'en application de l'article 14 du code de la presse, le journal disposait de trois mois pour recruter un nouveau responsable. Passé ce délai, la Commission serait alors en mesure de prononcer le retrait de sa licence. Depuis 2000, plus de 150 journaux ont été fermés en Iran. Dix journalistes sont actuellement incarcérés dans le pays, considéré comme la plus grande prison du Moyen-Orient pour les professionnels des médias.
Publié le
Updated on 20.01.2016