Un journaliste indépendant britannique condamné puis expulsé du territoire
Organisation :
Jonathan Michael Clayton, journaliste indépendant travaillant pour le quotidien britannique The Times, a été condamné à verser 20 milliards de dollars zimbabwéens (150 euros) ou à six mois de prison pour "fausse déclaration à son arrivée à l'aéroport international Joshua Mqabuko Nkomo" par le tribunal de Bulawayo, le 16 avril 2008. Selon Phathekile Msipa, le juge présidant la séance, il a "farouchement nié être lié à un média auprès des fonctionnaires du département de l'immigration."
Le journaliste du Times a comparu les pieds enchaînés dans un uniforme de prisonnier déchiré. Il a plaidé non coupable. Son passeport et ses affaires personnelles lui ont été rendus. Déclaré persona non grata au Zimbabwe, il a été expulsé par le premier vol en direction de l'Afrique du Sud.
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16.04.2008 - Alors que le pays s'enfonce dans la crise politique, les arrestations de journalistes se multiplient
Reporters sans frontières exprime sa forte préoccupation pour le sort de Frank Chikowore, journaliste indépendant, arrêté près de son domicile de Harare le 15 avril 2008 par la police et détenu depuis dans un endroit inconnu. L'organisation demande également la libération du journaliste britannique Clayton Jonathan Michael, arrêté le 9 avril à l'aéroport international Joshua Mqabuko Nkomo de Bulawayo.
"A mesure que le Zimbabwe s'enfonce dans la crise, la police utilise une législation kafkaïenne pour prendre des mesures radicales contre ceux que les autorités considèrent comme des gêneurs. Dans ce contexte, nous exprimons notre plus vive inquiétude pour Franck Chikowore, qui dispose d'une accréditation en bonne et dûe forme, mais qui a été virtuellement kidnappé par la police sans motif connu. La multiplication des arrestations de journalistes, en vertu de la loi liberticide de 2002 réglementant l'exercice du journalisme, nous fait craindre une dégradation dangereuse si la situation politique venait à s'aggraver", a déclaré l'organisation.
Frank Chikowore a été vu pour la dernière fois le 15 avril à 11 heures, alors qu'il avait été reconduit chez lui de force par quatre policiers en tenue antiémeutes et trois agents en civil, selon le Media Institute for Southern Africa (MISA), une organisation régionale de défense de la liberté de la presse. La police a alors perquisitionné son domicile et confisqué un ordinateur, un enregistreur et une caméra. L'avocat nommé par le MISA pour défendre le journaliste n'a pas été en mesure de déterminer son lieu de détention, malgré trois visites au commissariat central de Harare. "La police nie le détenir et assure ne jamais l'avoir vu. Je ne sais pas où il est", a expliqué Me Harrison Nkomo. Frank Chikowore, qui travaille en freelance depuis plusieurs années après avoir collaboré à l'hebdomadaire aujourd'hui interdit Weekly Times, est détenteur d'une accréditation de la Commission des médias et de l'information (MIC), obligatoire pour pouvoir exercer le métier de journaliste au Zimbabwe.
Clayton Jonathan Michael a, pour sa part, été arrêté le 9 avril à l'aéroport international Joshua Mqabuko Nkomo de Bulawayo, sous prétexte qu'il se serait présenté en tant que touriste à son entrée au Zimbabwe. Il a comparu devant un tribunal le 14 avril, qui doit statuer prochainement sur son sort.
Enfin, Margaret Ann Kriel, 60 ans, ancienne journaliste de la chaîne publique Zimbabwe Broadcasting Corporation (ZBC), a été libérée sous caution le 12 avril après deux jours de détention. Elle est assignée à résidence à son domicile jusqu'à ce qu'un tribunal décide de son éventuelle inculpation. Accusée de pratiquer le journalime sans accréditation, les autorités lui reprochent le fait d'avoir réalisé plusieurs interviews, notamment d'hommes politiques de l'opposition.
Publié le
Updated on
20.01.2016