Reporters sans frontières exprime son « indignation » après l'inculpation et la mise en détention du journaliste indépendant Mohamed Lemine Ould Mahmoudi, accusé d'avoir prétendument « atteint l'image de marque » de la Mauritanie en interviewant une jeune femme qu'une ONG locale avait identifié comme une esclave en fuite.
Reporters sans frontières exprime son « indignation » après l'inculpation et la mise en détention du journaliste indépendant Mohamed Lemine Ould Mahmoudi, accusé d'avoir prétendument « atteint l'image de marque » de la Mauritanie en interviewant une jeune femme qu'une ONG locale avait identifié comme une esclave en fuite.
« Lorsqu'un journaliste recueille le témoignage d'une personne, il ne commet ni crime, ni délit : il fait son métier, a déclaré Reporters sans frontières. Une fois de plus, alors que cette histoire prend des proportions inquiétantes, nous exigeons sa libération immédiate et la clôture de ce dossier. En l'occurrence, c'est la persécution de Mohamed Lemine Ould Mahmoudi qui porte atteinte à l'image de la Mauritanie, et pas ses reportages. »
Selon les informations recueillies sur place par Reporters sans frontières, Mohamed Lemine Ould Mahmoudi a été entendu par un juge d'instruction, le 16 mars 2005, et placé sous mandat de dépôt à la prison civile de Rosso (Sud). Il a été inculpé d'« atteinte à l'image de marque diplomatique et économique » de la Mauritanie, ainsi que de « fabrication de documents de nature à porter préjudice à l'ordre public ».
Les deux femmes arrêtées en même temps que lui, Aïchetou Mint El Hadar et Moya Mint Boyah, ont été inculpées des mêmes chefs d'accusation et placés sous mandat de dépôt à la prison pour femmes de la capitale, Nouakchott. Leurs avocats n'ont pas encore eu accès au dossier.
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14.03.2005 - Un journaliste interpellé pour avoir interviewé une « esclave » en fuite
Reporters sans frontières proteste contre l'interpellation, dans l'après-midi du 13 mars 2005, du journaliste indépendant Mohamed Lemine Ould Mahmoudi, alors qu'il enquêtait sur un cas d'esclavage domestique à Mederdra, dans le sud-ouest de la Mauritanie.
« Arrêté pour avoir exercé son métier, Mohamed Lemine Ould Mahmoudi doit être libéré immédiatement, a déclaré Reporters sans frontières. Cette violation du droit à l'information montre une fois de plus la volonté de répression des autorités mauritaniennes qui, embarrassées par un message, envoient la gendarmerie punir le messager. »
Le journaliste indépendant Mohamed Lemine Ould Mahmoudi et deux personnes qui l'accompagnaient ont été interpellés, le 13 mars à 17 heures, après avoir recueilli par écrit le témoignage de Jabhallah Mint Mohamed. Cette jeune femme aurait été employée par de riches « maîtres » à la garde d'un cheptel de moutons et de chèvres, sans toucher de salaire ni de rémunération en nature, et soumise à des mauvais traitements. Elle-même fille d'esclaves et mère de deux enfants, analphabète, elle se serait enfuie début mars du domaine où elle servait depuis sa naissance, dans la localité d'Abokak, à une vingtaine de kilomètres de Mederdra, selon l'organisation mauritanienne interdite SOS Esclaves. Après être allée se plaindre à la gendarmerie de la ville, elle aurait été reconduite chez ses « maîtres » puis réinstallée dans une ville voisine, en compagnie de ses enfants et de son mari.
Le journaliste aurait été arrêté en compagnie d'Aïchetou Mint El Hadar, enseignante, et de Moya Mint Boyah, épouse d'Oumar Ould Yali, sénateur de l'Alliance populaire progressiste (APP, opposition). Selon des sources locales, le 14 mars dans l'après-midi, Mohamed Lemine Ould Mahmoudi et ses deux accompagnatrices seraient encore sous le contrôle de la gendarmerie et seulement autorisés à quitter la gendarmerie pendant les heures de repas.