Un journaliste grièvement blessé par trois individus masqués
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Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude quant à la sécurité des journalistes au Zimbabwe après la violente agression, le 14 juin 2013, de Paul Pindani, travaillant pour le quotidien NewsDay à Chinhoyi, à 115 kilomètres à l'ouest de la capitale Harare. Le journaliste a été enlevé à son domicile par trois inconnus, puis brutalement tabassé à cause d'un article paru dans NewsDay.
"Alors que les intimidations et menaces envers la presse se multiplient, cette violente agression d'un journaliste n'augure rien de bon pour les prochaines semaines. Compte tenu du climat dans lequel se sont déroulées les dernières consultations électorales dans ce pays (violences et répression à l'encontre des médias), cet incident doit être pris au sérieux. Il convient de dissuader ceux qui pensent pouvoir s'en prendre à la presse en toute impunité. Nous demandons aux autorités de lancer un appel au calme et au respect de l'intégrité physique des acteurs de l'information", a déclaré l'organisation.
Paul Pindani a un bras cassé et son corps a été lacéré par plusieurs coups de couteau. Il a été admis à l'hôpital à la suite de son agression. Le journaliste a été accusé d'avoir écrit un article anonyme sur l'arrestation d'un membre du Zanu-PF, le parti au pouvoir, pour le meurtre d'un homme d'affaires local. Paul Pindani et l'Union des journalistes du Zimbabwe (Zimbabwe Union of Journalists – ZUJ) affirment pourtant qu'il n'est pas l'auteur de l'article en question. Le journaliste a été pris pour cible parce qu'il est le reporter le plus en vue à Chinhoyi. Selon la ZUJ, Paul Pindani avait reçu des menaces quelques jours avant son enlèvement.
Le 18 juin 2013, des dizaines d'exemplaires de NewsDay ont été confisquées dans un quartier d'Harare à cause d'un article sur la formation d'une coalition de l'opposition pour déposer le président Robert Mugabe. Des membres du Zanu-PF sont soupçonnés d'être derrière l'incident.
Reporters sans frontières a déjà dénoncé l'aggravation de la situation sécuritaire pour les médias au Zimbabwe en amont des prochaines élections. Après avoir fixé unilatéralement l'élection présidentielle au 31 juillet 2013, Robert Mugabe a demandé à la justice un report de deux semaines, jusqu'au 14 août :
- Le harcèlement toujours au menu des journalistes alors que des élections se profilent (25 mai 2013).
- L'opposition également coupable d'intimidation et menaces envers la presse (11 juin 2013).
Le Zimbabwe se situe à la 133e place, sur 179 pays, dans le classement mondial 2013 de la liberté de la presse. Le président Robert Mugabe figure dans la liste des "Prédateurs de la liberté de l'information".
Publié le
Updated on
20.01.2016