Odai Sabri, cameraman de la chaîne de télévision publique Al-Irakiya, a été grièvement blessé dans un attentat survenu le 3 juin 2008 dans la ville de Bassorah (550 km au sud de Bagdad). Il a été transporté aux urgences, où il a brièvement sombré dans le coma. Cet incident porte à sept le nombre de journalistes irakiens gravement blessés dans des attentats depuis le début de l'année 2008.
Odai Sabri, cameraman de la chaîne de télévision publique Al-Irakiya, a été grièvement blessé dans un attentat survenu le 3 juin 2008 dans la ville de Bassorah (550 km au sud de Bagdad). Le journaliste a été transporté aux urgences, où il a brièvement sombré dans le coma.
“Les journalistes qui se rendent sur le terrain pour rendre compte du quotidien difficile de la population irakienne encourent une double menace. D'abord ils risquent, comme tous les civils, d'être victimes d'un échange de tirs ou d'un attentat. Mais ils sont également susceptibles d'être identifiés en tant que journalistes et donc pris pour cibles par les groupes armés, responsables de dizaines d'assassinats dans les rangs de la profession. Les cameramen et les photographes, encombrés d'un matériel difficilement dissimulable, sont encore plus vulnérables”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 3 juin 2008, Odai Sabri, 28 ans, a été grièvement blessé dans un attentat qui visait des magasins d'instruments de musique dans le vieux quartier de Bassorah. Ironie du sort, le journaliste préparait justement un reportage sur les menaces que font peser des groupes islamistes extrémistes sur l'industrie du divertissement. Dans tout le pays, de nombreux conservatoires de musique, des salles de concerts ou encore des théâtres ont dû fermer leur porte sous la pression de ces groupes qui prêchent un islam radical. A Bassorah, ce n'est pas la première fois que les vendeurs d'instruments de musique sont les cibles d'attentats.
A son arrivée à l'hôpital Al-Jomhouriya, Odai Sabri a sombré dans le coma pendant près de deux heures. Les médecins ont constaté que de nombreux fragments de la bombe avaient pénétré son corps à divers endroits. Ils n'ont pu en retirer que deux, de taille moyenne, sur sa tête et son dos. Le journaliste a été autorisé, le 4 juin, à regagner son domicile dans l'attente de la programmation d'une nouvelle opération chirurgicale pour retirer les morceaux restants. Selon Abbas Al-Fayyad, directeur du bureau d'Al-Irakiya à Bassorah, le journaliste ne pourra pas reprendre ses fonctions avant au moins six mois. Il a ajouté qu'Odai Sabri avait été légèrement touché, un mois auparavant, dans l'attaque du véhicule d'un contingent de l'armée irakienne qu'il accompagnait.
Odai Sabri est le septième journaliste irakien gravement blessé dans un attentat depuis le début de l'année 2008. L'un d'entre eux, également cameraman, a perdu sa jambe dans l'explosion d'une bombe à Bagdad, en avril.