Un journaliste d'une chaîne de télévision privée agressé par des policiers en civil
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Reporters sans frontières est indignée par l'agression dont a été victime Aymen Rezgui, journaliste de la chaîne de télévision satellitaire privée Al-Hiwar Attounsi, le 24 août 2007, en plein centre-ville de Tunis. Le jour même, l'avocat Mohammed Abbou n'a pas été autorisé à se rendre à Londres, où il devait être interviewé par la chaîne Al-Jazira.
"Cette nouvelle agression témoigne de la volonté réelle des autorités tunisiennes d'empêcher les journalistes indépendants de travailler. A l'instar d'Aymen Rezgui, ces journalistes sont sans cesse surveillés et harcelés. Ce n'est pas la première fois qu'il se fait agresser et confisquer son matériel. C'est d'autant plus révoltant que cet incident s'est produit en plein jour, devant de nombreux témoins", a dénoncé l'organisation.
"Par ailleurs, nous demandons aux autorités tunisiennes de mettre fin à leur acharnement contre l'avocat Mohammed Abbou, libéré il y a un mois après avoir injustement passé près de deux ans et demi en prison. Cet homme continue d'être puni pour sa liberté de ton", a ajouté Reporters sans frontières.
Aymen Rezgui sortait d'une conférence de presse tenue par le Parti démocrate progressiste (PDP) dans ses locaux en plein centre-ville, lorsqu'il a été agressé par une dizaine de policiers en civil. Il a été blessé à la main. Sa caméra ainsi que toutes ses notes ont été confisquées. Le PDP dénonçait la volonté des autorités tunisiennes d'entraver ses activités légales, en particulier le rassemblement des jeunes du parti prévu les 25 et 26 août prochain, en lui interdisant l'accès et l'utilisation des espaces publics.
Le directeur d'Al-Hiwar Attounsi, Tahar Ben Hassine, avait confié, il y a peu, à Reporters sans frontières, ses craintes quant à une éventuelle agression. Les 15 et 16 août 2007, des policiers s'étaient rendus à son domicile et avaient interrogé sa femme de ménage. M. Ben Hassine souhaitait porter plainte pour "tentative d'intrusion".
Dans une autre affaire, l'avocat Mohammed Abbou s'est rendu, le 24 août 2007, à l'aéroport de Tunis-Carthage pour embarquer vers la Grande-Bretagne afin d'enregistrer une émission sur la liberté d'expression et les droits de l'homme en Tunisie, dans les studios londoniens de la chaîne satellitaire Al-Jazira. L'avocat, en liberté conditionnelle, a été informé par les autorités qu'il était “interdit de voyage”. Selon Me Abbou, aucune disposition légale ne justifie cette interdiction. Dans une déclaration à l'Agence France-Presse, le 22 août dernier, l'avocat avait révélé ses craintes de ne pas être autorisé à quitter le territoire après qu'une importante somme d'argent, qui lui était destinée pour un prochain déplacement en France, envoyée par l'organisation de défense des droits de l'homme Frontline, via Western union, avait mystérieusement disparu.
Reporters sans frontières rappelle que le président Zine el-Abidine Ben Ali est l'un des 34 prédateurs de la liberté de la presse.
Publié le
Updated on
20.01.2016