Un journaliste du Puntland libéré après 86 jours de détention
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Reporters sans frontières se réjouit de la libération du journaliste Abdifatah Jama Mire, directeur de la radio Horseed Media FM. Condamné à 6 ans de prison pour avoir diffusé un entretien avec un chef rebelle lié à Al-Qaida, il a été libéré le 8 novembre, après 86 jours de détention. Le journaliste a bénéficié d’une mesure de pardon de la part du président du Puntland, Abdirahman Mohamed Farole.
Reporters sans frontières déplore cependant que les journalistes au Puntland soient confrontés à de telles situations. La détention de Abdifatah Jama Mire et sa condamnation initiale à 6 ans de prison étaient iniques et contraires à la liberté de la presse. L’arrestation du journaliste a servi d’exemple et avait pour but d’amener la profession à s’autocensurer et de faire le jeu du pouvoir. Il est inadmissible que de telles mesures d’intimidation pèsent sur les professionnels de l’information.
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14- 08- 2010- Le 14 août 2010, Abdifatah Jama Mire, directeur adjoint de la radio Horseed Media FM basée à Bosaso (dans le Puntland, au nord-est du pays), a été condamné à six ans de prison pour avoir diffusé un entretien avec un chef rebelle lié à Al-Qaida.
La veille, vers 17h20 (heure locale), des policiers lourdement armés ont fait irruption dans la station de radio et donné l’ordre d’interrompre la retransmission des programmes. Huit journalistes ont alors été arrêtés, parmi lesquels Abdifatah Jama Mire.
Cette opération de police fait suite à la diffusion, par Horseed Media FM un peu plus tôt dans l’après-midi, de déclarations du commandant islamiste, Cheikh Mohamed Said Attom, dont les hommes combattent les autorités du Puntland dans la région de Galgala.
Transférés au siège de la police à Bosaso, les journalistes ont été interrogés par des officiers de la police, parmi lesquels le responsable au niveau régional, le colonel Osman Afdalouw. Les journalistes ont été relâchés un peu plus tard dans la soirée, à l’exception d’Abdifatah Jama Mire. Ce dernier a été transféré le 14 août devant un juge, en l'absence d'un avocat. Les médias se sont vus refuser l'accès à la salle d'audience. Après quelques minutes d'audience, le juge a rendu son verdict.
"La condamnation de ce journaliste, ainsi que les arrestations et détentions arbitraires de sept autres de ses confrères constituent autant de violations flagrantes et délibérées de la liberté de la presse de la part des autorités du Puntland. Nous demandons la remise en liberté immédiate", a déclaré Reporters sans frontières.
"Le journaliste a été condamné à six ans de prison et à une amende de 500 dollars pour avoir violé nos lois anti-terroristes", a indiqué par téléphone à l'AFP le vice ministre de l'Information du Puntland, Abdiqani Salad Gurey.
"Nous ne comprenons pas pourquoi les autorités du Puntland s’en prennent à notre radio alors que nous n’avons fait que notre travail en évoquant la guerre que se livrent actuellement, dans la province montagneuse de Galgala, les forces du Puntland et les rebelles, menés par Cheikh Mohamed Said Attom", a déclaré Mahad Musse, directeur exécutif de Horseed Media, avant d’ajouter : "Les autorités généralement approuvent la diffusion par les médias de déclarations gouvernementales. Le fait qu’aujourd’hui le gouvernement du Puntland s’en prenne à un média local suite à la diffusion de l’interview d’un leader de l’opposition est totalement contraire à la liberté de la presse dans la région du Puntland. "
Contactés par Reporters sans frontières, les responsables de la radio ont exprimé leur intention de faire appel de cette décision dans la journée.
En début de semaine, Mr. Nuh Muse Birjeb, journaliste travaillant pour le service en somali de Voice of America (VOA), s’est vu refuser, par les autorités, le droit de travailler au Puntland.
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Updated on
20.01.2016