Abdel Halim Qandil, rédacteur en chef de la revue hebdomadaire nassériste Al-Araby et l'un des journalistes d'opposition les plus virulents du pays, a été enlevé et molesté, le 2 novembre au Caire, par des inconnus en civil qui ont menacé de l'assassiner s'il persistait à « parler des grands ».
Abdel Halim Qandil, rédacteur en chef de la revue hebdomadaire nassériste Al-Araby et l'un des journalistes d'opposition les plus virulents du pays, a été enlevé et molesté, le 2 novembre au Caire, par des inconnus en civil qui ont menacé de l'assassiner s'il persistait à « parler des grands ».
Reporters sans frontières condamne fermement le recours à la violence pour intimider des professionnels des médias et demande aux autorités égyptiennes de mener une enquête sérieuse et approfondie afin que les auteurs de cette agression soient identifiés et punis dans les meilleurs délais.
« Nous demandons aux autorités égyptiennes de faire respecter la loi, a déclaré Reporters sans frontières. L'intimidation grossière et brutale des journalistes ne devrait pas avoir sa place en Egypte. L'obligation des autorités de réagir fermement contre ces menaces est d'autant plus forte qu'elles s'exercent contre un journaliste qui est connu pour ne pas ménager ses critiques à l'égard du pouvoir et du président Hosni Moubarak », a déclaré Reporters sans frontières.
Abdel Halim Qandil a déclaré à Reporters sans frontières qu'il avait été intercepté par une voiture, le 2 novembre vers 03h00 du matin, alors qu'il rentrait chez lui, au sud du Caire, après le "souhour", le dernier repas nocturne autorisé avant l'abstinence quotidienne du jeûne de ramadan.
« Quatre personnes m'ont empoigné et installé de force sur la banquette arrière de leur véhicule. Ils m'ont bandé les yeux et pendant une heure m'ont battu et menacé de mort, a expliqué Abdel Halim Qandil. Ils m'ont pris tout ce que j'avais, mon téléphone portable, mon agenda, mon sac qui contenait des articles devant être publiés dans la prochaine édition d'Al-Arabi, mes lunettes… avant de me dépouiller de mes vêtements et de me jeter dans une zone désertique en dehors du Caire. »
Les agresseurs lui auraient dit à plusieurs reprises : « Il faut que tu cesses de parler des grands ». M. Qandil souffre de blessures légères, principalement une hémorragie à l'œil droit, plusieurs contusions à l'épaule gauche et au bras droit, et des hématomes au visage.
Al-Arabi a récemment mené une campagne de presse pour dénoncer l'éventuel renouvellement du mandat du président Hosni Moubarak en 2005 et les dérives « héréditaires » du pouvoir. Malgré plusieurs démentis officiels, l'opposition soupçonne le fils du Président, Gamal Moubarak, de vouloir par ailleurs succéder à son père. Le président Moubarak est au pouvoir depuis 23 ans. Dans un article publié
le 31 octobre, Al-Arabi dénonçait également les « arrestations massives » pratiquées par les autorités dans le cadre de l'enquête sur les attentats du 7 octobre contre trois hôtels dans le Sinaï, principalement fréquentés par des touristes israéliens.