Un journaliste de la radiotélévision publique entre en clandestinité après avoir échappé à une arrestation par la gendarmerie d'Anjouan
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Reporters sans frontières exprime son inquiétude pour la sécurité de Kamal Ali Yahoudha, chef du bureau d'Anjouan de l'Office de radio et télévision des Comores (ORTC, radiotélévision publique), entré en clandestinité le 1er décembre 2007 après avoir échappé de justesse à une arrestation par les forces de sécurité du gouvernement rebelle de l'île.
"Le face-à-face entre le gouvernement rebelle d'Anjouan et les autorités de l'Union des Comores faisant craindre l'éclatement de nouvelles violences, nous sommes particulièrement préoccupés par la sécurité des personnalités les plus sensibles de l'île. Or, Kamal Ali Yahoudha est un témoin embarrassant pour le président autoproclamé Mohamed Bacar. C'est sans doute pourquoi les autorités ont tenté de le faire taire. S'il lui arrivait quoi que ce soit, celles-ci seraient tenues pour responsables", a déclaré l'organisation.
Une quinzaine de soldats des Forces de gendarmerie d'Anjouan (FGA) se sont présentés devant le domicile de Kamal Ali Yahoudha, le 1er décembre à 17 heures 30, afin de procéder à son arrestation. Le journaliste, absent à ce moment-là, avait été alerté quelques heures auparavant et vit caché depuis cette date.
Interrogé au téléphone par Reporters sans frontières, le journaliste a affirmé qu'il craignait d'avoir été "placé sur une liste de personnes à arrêter" en raison de leur hostilité présumée au gouvernement rebelle de l'île d'Anjouan et à son président autoproclamé, Mohamed Bacar. Il a affirmé que la tension avait grandi dans l'île, après la décision du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA), le 28 novembre, prolongeant de soixante jours les sanctions frappant les autorités autoproclamées. Des rumeurs de débarquement prochain de l'armée du gouvernement de l'Union des Comores ont contribué à augmenter la crainte d'un affrontement armé imminent.
Kamal Ali Yahoudha était le chef de l'antenne anjouanaise de l'ORTC, la station publique de l'Union des Comores, jusqu'à sa fermeture, début mai. Deux journalistes, un cameraman, un animateur et un chauffeur de la chaîne avait été détenus pendant vingt-quatre heures et frappés par des gendarmes anjouanais, après que le gouvernement de Mohamed Bacar avait procédé au démantèlement d'un émetteur de l'ORTC. Pigiste du mensuel privé Kashkazi, il contribue également à un blog sur l'actualité politique de l'île.
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Updated on
20.01.2016