Un journaliste dans le coma après avoir été agressé : Reporters sans frontières "bouleversée"

Reporters sans frontières exprime sa très vive inquiétude pour le journaliste Vyacheslav Iarochenko, actuellement soigné dans une unité de soins intensifs après l’agression dont il a été victime, le 29 avril 2009, à Rostov-sur-le-Don (sud-ouest du pays). "Ce nouvel incident grave vient ajouter un nom à la liste noire des agressions de journalistes commises en Russie au cours de ces six derniers mois. Combien de crimes de ce type faudra-t-il pour que les autorités ouvrent les yeux ? A l’approche de la Journée internationale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai, le gouvernement de Dmitri Medvedev a l’occasion d’envoyer un signal fort et rassurant aux journalistes locaux et à la communauté internationale en faisant tout pour lutter contre l’impunité", a déclaré l’organisation. Dans la soirée du 29 avril, alors qu’il rentrait de son bureau, Iaroslav Iarochenko a été passé à tabac par des inconnus devant son domicile de Rostov-sur-le-Don. Le rédacteur en chef de la publication Corruption et crime a été transféré à l’hôpital et a subi plusieurs opérations, mais se trouve toujours dans le coma. La police locale a indiqué qu’une enquête avait été ouverte. Reporters sans frontières estime qu’aucune piste ne doit être écartée, y compris le mobile professionnel, étant donné les sujets sur lesquels ce journaliste a l’habitude d’enquêter. Plusieurs personnalités locales ont immédiatement dénoncé cette nouvelle agression. Parmi elles, l’ancienne dissidente soviétique et célèbre militante des droits de l’homme Lioudmila Alexeeva a déclaré : "Il ne se passe pas une semaine sans qu’on frappe quelqu’un, que ce soit un journaliste, un avocat, un défenseur des droits de l’homme ou un homme politique d’opposition." Le 30 mars, Sergueï Protazanov, journaliste pour le journal local d’opposition Grajdanskoie Soglasie paraissant à Khimki (banlieue nord de Moscou), est décédé à son domicile, après avoir été victime d’une agression deux jours auparavant. Le lendemain, dans la soirée, Lev Ponomariov, dirigeant de l’organisation “Pour les droits de l’homme”, a été agressé par trois hommes devant son domicile de Moscou. Le 3 février, Youri Gratchev, rédacteur en chef du journal local Solnetchnogorski Forum, a été violemment passé à tabac dans la banlieue de Moscou. Le journaliste, âgé de 72 ans, est connu pour ses critiques à l’encontre des autorités locales. En janvier, la journaliste de Novaïa Gazeta, Anastassia Babourova, et l’avocat Stanislav Markelov ont été assassinés en plein Moscou. Enfin, deux mois plus tôt, Mikhaïl Beketov, rédacteur en chef du journal local Khimkinskaïa Pravda, avait été sauvagement agressé alors qu’il enquêtait sur les activités économiques du maire de Khimki, Victor Streltchenko, et les raisons de son soutien à un projet de construction de voie rapide menaçant la forêt locale. Le journaliste a passé plusieurs semaines dans le coma.
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Updated on 20.01.2016