Un journaliste d’Al-Jazeera arrêté en Egypte

Reporters sans frontières (RSF) dénonce l'arrestation le 23 décembre 2016 de Mahmoud Hussein, journaliste égyptien de la chaîne qatarie Al-Jazeera, alors qu'il revenait prendre des congés dans son pays.

Mahmoud Hussein, qui travaille au siège d'Al-Jazeera à Doha, a été interrogé pendant quinze heures à son arrivée à l’aéroport du Caire avant d’être relâché puis de nouveau arrêté trois jours plus tard. Selon

un responsable du parquet du Caire cité par l’Agence France-Presse, le journaliste devrait être détenu 15 jours dans le cadre d’une enquête pour incitation à la sédition contre l'Etat et diffusion de fausses informations.


Le directeur général d’Al-Jazeera, Yasser Abou Hilala, a de son côté assuré que son collaborateur se trouvait "en visite dans son pays et ne travaillait pas pour Al-Jazeera au moment" de son arrestation. Journaliste et rédacteur en chef, Mahmoud Hussein, 51 ans, travaillait au bureau d’Al-Jazeera au Caire jusqu’à sa fermeture en 2013.


Dans un communiqué, la chaîne qatarie demande la libération immédiate du journaliste et affirme tenir "les autorités égyptiennes responsables de la sécurité de Hussein".


Depuis l'arrivée au pouvoir d’Abdel Fattah Al-Sissi, Al-Jazeera est accusée par les autorités égyptiennes de soutenir le mouvement des Frères musulmans, considéré comme une organisation terroriste en Egypte. Les journalistes de la chaîne sont systématiquement accusés par les autorités judiciaires "d'incitation à la sédition contre l'Etat et de diffusion de fausses informations".


Le 18 juin 2016, trois journalistes, dont deux d’Al-Jazeera, ont été condamnés à mort par contumace par un tribunal du Caire, dans une affaire d’espionnage prétendu avec le Qatar.


En août 2015, trois journalistes d’Al-Jazeera – l'egyptien Baher Mohamed, le canadien Mohamed Fadel Fahmy, et l’australien Peter Greste – avaient été condamnés à trois ans de prison lors de leur deuxième procès pour avoir “soutenu une organisation terroriste” et “diffusé de fausses informations”. Peter Greste a été expulsé après plus d’un an de prison, et les deux autres journalistes ont été graciés par le président Sissi en septembre 2015.


La situation des journalistes en Egypte est de plus en plus précaire. Le pays est une des plus grandes prisons pour les journalistes, après la Chine, l’Erythrée et l’Iran.


Le pays figure à la 159ème place (sur 180) du Classement 2016 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.

Publié le
Mise à jour le 27.12.2016