Un journaliste, déjà en prison, à nouveau condamné
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Reporters sans frontières dénonce la décision de la cour pénale militaire de Damas de condamner, le 13 mars 2011, le journaliste et écrivain Ali Al-Abdallah à trois ans de prison ferme pour "volonté de nuire aux relations de la Syrie avec un autre Etat". Cette décision a été prise sur la base de l’article 278 du code pénal syrien.
En application de la loi syrienne, sa peine a été ramenée à dix-huit mois de prison ferme.
Cette condamnation fait suite à la publication sur Internet, le 23 août 2009 d’un article dans lequel Ali Al-Abdallah critiquait la doctrine du Wilayat al-Faqih en Iran (doctrine qui assure un pouvoir absolu du religieux sur le politique).
Le journaliste avait écrit cet article alors qu'il était incarcéré depuis le 17 décembre 2007 et condamné deux ans et demi de prison pour avoir signé la Déclaration de Damas. Il devait être libéré le 17 juin 2010, mais les autorités syriennes ont décidé de le poursuivre, pour cet article d'août 2009, pour "publication de fausses informations dans le but de porter atteinte à l’Etat" et "volonté de nuire aux relations de la Syrie avec un autre Etat".
Par ailleurs, Reporters sans frontières a appris l’arrestation, le 5 mars dernier, de l’avocat Mohammed Ibrahim Issa, à l’issue d’une perquisition des services de sécurité à son domicile situé à Douma (Damas). Son ordinateur et d’autres effets personnels ont été saisis. On ignore les raisons de son arrestation.
L’organisation salue la libération conditionnelle, le 13 mars, du blogueur kurde Kamal Sheikhou ben Hussein contre le versement d’une caution. Il avait été arrêté le 23 juin 2010, alors qu’il tentait d’entrer au Liban avec le passeport de son frère. Son procès s’était ouvert le 7 mars dernier.
Auteur de nombreuses publications en ligne sur le site All4syria, il reste poursuivi pour « publication d’informations ayant pour conséquence de nuire à l’honneur de la nation ». Reporters sans frontières demande l'abandon des charges qui pèsent contre lui. Kamal Hussein Sheikou avait entamé, le 16 février 2011, une grève de la faim, pour protester contre ses conditions de détention dans la prison d’Adra, à Damas.
Publié le
Updated on
20.01.2016