Un journaliste déjà condamné pour diffamation à deux ans et demi de prison, accusé de terrorisme
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Reporters sans frontières condamne vivement les nouvelles accusations de terrorisme portées contre d'Eynulla Fatullayev, rédacteur en chef des quotidiens Gundelik Azerbaïdjan et Realny Azerbaïdjan. Le 20 avril 2007, le journaliste indépendant a déjà été condamné à deux ans et demi de prison pour avoir “diffamé” et “insulté” les Azerbaïdjanais (art.147.2 du code pénal). Ce verdict a été confirmé par la cour d'appel le 6 juin.
“Les autorités doivent mettre fin à cet acharnement judiciaire contre ce journaliste d'opposition. Les fondements de ces nouvelles charges sont obscurs : aucun fait nouveau n'a été rendu public par les enquêteurs, qui avaient pourtant ordonné la fouille des bureaux des journaux et de l'appartement du journaliste. Seul un article publié dans Realny Azerbaïdjan, invoquant une menace de conflit avec l'Iran, paraît être à l'origine de cette procédure. Ces accusations semblent en réalité motivées par des considérations politiques”, a déclaré l'organisation de défense de liberté de la presse.
Le 16 mai 2007, le ministère de la Sécurité nationale a ouvert une enquête afin de déterminer si le journaliste était l'auteur de crimes contre la sécurité nationale, et a ordonné son transfert de la prison de Bayil vers la prison du ministère. Le 4 juillet, le journaliste s'est vu notifier deux accusations : la première, en vertu de l'article 214 (1) du code pénal, de terrorisme. Un crime passible d'une peine d'emprisonnement de cinq à huit ans. La seconde, d'incitation à la haine raciale et religieuse (article 283 2.2) lui fait encourir une peine additionnelle de quatre ans de prison.
L'article à l'origine de la condamnation pour diffamation du journaliste affirmait que les forces armées azéries partageaient avec l'armée arménienne la responsabilité de la mort de centaines de victimes civiles lors de l'attaque du village de Khojali, dans le Haut-Karabakh, en 1992. Les bureaux des deux quotidiens qu'Eynulla Fatullayev a fondés ont été placés sous scellés.
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La Cour d'appel confirme la condamnation d'Eynulla Fatullayev à deux ans et demi de prison
Le 6 juin 2007, la cour d'appel a confirmé la condamnation à deux ans et demi de prison d'Eynulla Fatullayev, fondateur des quotidiens Realny Azerbaïdjan et Gundalik Azerbaïdjan, pour avoir “diffamé” et “insulté” les Azerbaïdjanais (art.147.2 du code pénal).
“Nous sommes alarmés par cette décision qui confirme une sentence particulièrement disproportionnée. De plus, Eynulla Fatullayev s'est vu notifier de nouvelles charges contre lui, de terrorisme, sans autre précision. Les deux quotidiens dont il est le rédacteur en chef ont été illégalement fermés et ses conditions de détention font craindre pour sa santé et sa sécurité. Nous nous joignons à l'appel lancé par le journaliste aux autorités pour qu'elles assurent sa protection et qu'il bénéficie de conditions de détention décentes”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le journaliste a notamment fait savoir que lors de son transfert de la prison de Bayil à celle du ministère de la Sécurité nationale, le 29 mai 2007, il avait été menacé par ses gardiens, qui ont pointé un revolver sur sa tête.
Par ailleurs, depuis cette date, Eynulla Fatullayev ne reçoit pratiquement ni eau ni nourriture. Il est contraint de dormir sur l'armature métallique de son lit, sans matelas ni couverture. Il a adressé de nombreux courriers au ministre de la Sécurité nationale, Eldar Mahmudov, pour réclamer des conditions de détention normales, mais sans obtenir aucune réponse.
Eynulla Fatullayev a été condamné, le 20 avril, à trente mois de prison pour avoir “diffamé” et “insulté” les Azerbaïdjanais dans des commentaires parus sur Internet et qui lui ont été attribués. Ces textes affirmaient que les forces armées azéries partageaient avec l'armée arménienne la responsabilité de la mort de centaines de victimes civiles lors de l'attaque du village de Khojali, dans le Haut-Karabakh, en 1992 par les troupes arméniennes.
Eynulla Fatullayev est un journaliste respecté, ancien membre du magazine Monitor, dont le rédacteur en chef, Elmar Husseynov, a été assassiné en mars 2005. Realny Azerbaïdian est tiré à quelque 30 000 exemplaires chaque jour et réputé pour ses articles critiques à l'égard des autorités.
L'Azerbaïdjan et l'Arménie revendiquent leur souveraineté sur le territoire du Haut-Karabakh. Depuis 1992, aucun accord de paix n'a été signé entre les deux Etats, malgré un cessez-le-feu instauré en 1994.
Lire le communiqué de presse du 30 mai 2007, "Un journaliste transféré vers la prison du ministère de la Sécurité nationale"
Publié le
Updated on
20.01.2016