Un journaliste condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir diffusé des SMS de téléspectateurs à l'antenne

Slavko Savic, rédacteur en chef de TV Kursumlija, a été condamné le 10 août 2006 à quatre mois de prison avec sursis par la Cour de justice de Prokuplje (sud du pays). Il a été reconnu coupable d'avoir diffusé des SMS diffamatoires dans un programme. Reporters sans frontières dénonce la confirmation en appel de la condamnation de Slavko Savic pour "diffamation". « Un journaliste ne peut être condamné à une peine de prison pour avoir diffusé un message qu'il n'a même pas écrit. Nous demandons à la Haute Cour de Justice de Belgrade d'infirmer cette décision », a déclaré l'organisation. Slavko Savic, président et rédacteur en chef de la chaîne locale TV Kursumlija, est poursuivi en diffamation par l'élu municipal de Kursumlija, Slavko Ilic. Le journaliste est accusé d'avoir diffusé, lors de son émission « Ensemble ce soir », des SMS, écrits et envoyés par les téléspectateurs, dénonçant le vol d'une bouteille de cognac dans un magasin de la ville. Slavko Ilic, qui n'était pas nommé dans ces messages, s'est néanmoins reconnu dans ces accusations. Condamné à quatre mois de prison avec sursis, avec une période de probation de douze mois, Slavko Savic va demander la révision de son procès devant la Haute Cour de justice de Belgrade. Slavko Savic est convaincu d'avoir été condamné pour des motifs politiques. Selon lui, les plaintes font suite aux critiques, exprimées sur la chaîne, des actions menées au niveau local par le Parti démocratique de Serbie (DSS) du premier ministre Vojislav Kostunica. « Par cette décision, ils tentent d'étouffer toutes les voix discordantes et, avec ce sursis, de se donner la possibilité de me condamner à une peine de prison ferme dans le futur », a déclaré le journaliste. Deux autres plaintes ont été déposées à l'encontre de Slavko Savic. Slavoljub Carapic, président du conseil municipal de Kursumlija, accuse le journaliste de "diffamation" et d'avoir diffusé un reportage sur sa campagne électorale sans son accord. Le journaliste considère en revanche que l'homme politique, étant une personne publique, il n'avait pas besoin de son accord.
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Updated on 20.01.2016