Un journaliste condamné à quatre ans de prison pour s'être soustrait au service militaire : Reporters sans frontières dénonce la lourdeur de la peine
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Reporters sans frontières dénonce la sentence prononcée le 8 septembre 2006 par un tribunal d'Erevan à l'encontre d'Arman Babajanian, rédacteur en chef du quotidien Jamanak Erevan. Le journaliste a fait appel de sa condamnation à quatre ans de prison et son procès en appel a débuté le 24 octobre.
« Nous sommes stupéfaits par le caractère disproportionné de cette condamnation. Arman Babajanian a reconnu s'être soustrait à ses obligations militaires (article 327 du code pénal), même s'il nie les accusations de faux et usage de faux (article 324). Malgré son attitude coopérative, il est maintenu en détention provisoire depuis le 27 juin 2006, date de son arrestation”, a déclaré Reporters sans frontières.
Boris Navasardian, président du Press club d'Erevan, a souligné le caractère politique très probable de cette affaire. Interrogé par Reporters sans frontières, il a déclaré : « D'ordinaire, les peines pour ce type d'infraction sont inférieures à trois ans. Il existe également des alternatives légales à l'emprisonnement. La sévérité des réquisitions contre Arman Babajanian peut s'expliquer par la teneur politique de son travail. Depuis sa création, Jamanak Erevan s'est montré très critique vis-à-vis des autorités arméniennes .»
Le quotidien Jamanak Erevan a commencé d'être publié en Arménie le 16 mai 2006, après plusieurs années d'existence à Los Angeles. Moins de deux mois après le début de ses activités en Arménie, Arman Babajanian a été arrêté. Malgré les nombreuses protestations qui se sont élevées, le journaliste a fêté ses trente ans en prison. Il essaie d'y poursuivre son activité et a réussi à faire paraître, dans l'édition du 13 juillet, un article intitulé “La paix est la seule solution”, au sujet du conflit opposant l'Arménie à l'Azerbaïdjan dans la région du Haut-Karabakh, depuis 1994.
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Updated on
20.01.2016