Un journaliste autorisé à reprendre le travail après plus de quatre mois de bannissement
Organisation :
Le chef de la sécurité de la région de Middle Shabelle, également frère du chef local Mohamed Omar Habeb, a donné l'autorisation au journaliste Abdiqani Sheik Mohamed de reprendre son activité professionnelle, le 3 février 2005, a annoncé à Reporters sans frontières un responsable du Somali Journalists Network (Sojon), un groupe somalien de défense de la liberté de la presse. Le journaliste, qui travaillait notamment pour la station privée Radio Banadir, vivait en exil à Mogadiscio dans des conditions précaires depuis qu'un décret publié le 27 septembre 2004 lui avait interdit « d'exercer son métier ». L'administration locale l'avait menacé de représailles au cas où il ne l'aurait pas respecté.
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24.11.2004 - Un journaliste déclaré persona non grata par un chef de clan : Reporters sans frontières demande au nouveau Premier ministre d'intervenir
Dans une lettre adressée au nouveau Premier ministre somalien, Ali Mohamed Geedi, Reporters sans frontières a demandé que le journaliste Abdiqani Sheik Mohamed soit autorisé à retourner travailler dans la région de Middle Shabelle, où un grave incident l'a opposé aux autorités locales au mois de septembre.
Rappelant que, début novembre, un courrier privé avait déjà été adressé en ce sens au chef local Mohamed Omar Habeb, dit « Mohamed Dhere », Reporters sans frontières a déploré n'avoir pas reçu de réponse à sa requête. « Connaissant l'autorité dont vous jouissez auprès de M. Mohamed Omar Habeb, Reporters sans frontières souhaite donc vous demander de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour permettre à Abdiqani Sheik Mohamed de retourner à Johwar et de reprendre son travail en sécurité, et cela de manière inconditionnelle », a ajouté l'organisation dans sa lettre au Premier ministre des autorités de transition somaliennes, siégeant provisoirement en exil, à Nairobi, au Kenya.
Selon des sources à Mogadiscio, Abdiqani Sheik Mohamed a récemment reçu une offre de conciliation des autorités de Jowhar, ne l'autorisant à revenir travailler qu'à condition de signer une demande officielle d'amnistie. « Or, à nos yeux, ce journaliste n'a commis aucune faute nécessitant une quelconque amnistie », a conclu Reporters sans frontières dans sa lettre à Ali Mohamed Geedi.
Le différend a commencé le 26 septembre, lorsque le journaliste a rapporté sur les ondes de Radio Banadir, l'un des médias qui l'emploie, que les anciens de la communauté avaient demandé aux responsables d'une mosquée de la ville de se démettre au profit d'une nouvelle direction ayant leur agrément et celui des autorités locales.
Après la diffusion de son reportage, Abdiqani Sheik Mohamed a été interpellé et brutalisé par des miliciens fidèles à Mohamed Dhere, sur la route principale de Jowhar. Les cinq hommes l'ont sévèrement battu, avant de le relâcher. Le lendemain, le porte-parole de Mohamed Dhere a publié un décret stipulant qu'Abdiqani Sheik Mohamed n'était « plus reconnu » et qu'il lui était désormais « interdit » d'exercer son métier, faute de quoi l'administration de la région de Middle Shabelle considérerait qu'elle a été « attaquée ». Depuis cette date, le journaliste est réfugié à Mogadiscio.
Or, Mohamed Dhere est un proche du nouveau Premier ministre. Membre du même sous-clan, il avait accepté de démissionner de son poste de député, de manière à permettre à Ali Mohamed Geedi de prendre sa place et d'être ainsi élu à la Primature.
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Updated on
20.01.2016