Un journaliste arrêté en vertu de la nouvelle loi antiterroriste

Mustapha Alaoui, directeur de publication de l'hebdomadaire arabophone Al Ousboue, a été arrêté, le 5 juin, à son domicile puis placé en garde à vue suite à la publication, en une du journal, d'une lettre d'un groupuscule inconnu revendiquant trois des attentats commis le 16 mai dernier à Casablanca. " Nous demandons la libération immédiate de Mustapha Alaoui, d'autant que son état de santé s'est détérioré au cours de sa détention. Si le journaliste doit être interrogé dans le cadre de cette affaire, il doit pouvoir se présenter libre devant le juge. Nous avions eu l'occasion, déjà, de critiquer certaines dispositions liberticides de la loi antiterroriste adoptée récemment par le Parlement. Nous assistons aujourd'hui aux premiers abus que ce texte peut engendrer ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Le journaliste a été arrêté le 5 juin, peu après la sortie en kiosque de son hebdomadaire, qui avait reproduit, en une, un texte d'une organisation inconnue se faisant appeler Assaïqa. Celle-ci revendiquait la préparation de trois des cinq attentats de Casablanca. Le parquet a estimé que la publication de cette lettre est " un acte qui constitue une violation caractérisée des dispositions pénales en vigueur et particulièrement de celles contenues dans la loi sur la lutte antiterroriste ". Le 7 juin, Mustapha Alaoui, 67 ans, avait été admis au service des urgences de l'hôpital Ibn Rochd, à Casablanca, pour aggravation de son diabète. Le 10 juin, il a été conduit à la prison de Salé (proche de Rabat). Le journaliste devrait être entendu par un juge d'instruction le 11 juin.
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Updated on 20.01.2016