Un journaliste agressé par les frères d'un maire sur lequel il enquêtait

Reporters sans frontières dénonce l'agression commise contre Agustin Chávez, de Radio La Poderosa, le 3 octobre 2005 à Tlaxiaco (Etat de Oaxaca, Sud), par les frères de l'ancien maire de cette commune, dont le journaliste dénonçait la corruption. « Nous sommes d'autant plus préoccupés pour la sécurité d'Agustin Chávez que ce n'est pas la première fois qu'il est victime d'attaques physiques, voire de tentatives d'assassinat, en réponse à ses activités professionnelles. Nous demandons au Bureau du procureur spécial de Oaxaca, chargé d'enquêter sur les infractions commises contre des journalistes, de prendre les mesures nécessaires pour assurer sa sécurité », a déclaré Reporters sans frontières. Le 3 octobre, Isaac et Franco Pacheco Pérez, deux frères de l'ancien maire de la commune, Hugo Pacheco Pérez, ont intercepté Agustin Chávez en lui disant : « Fils de pute, on te cherchait ! » Ils l'ont ensuite frappé pendant près de dix minutes, jusqu'à ce qu'il perde connaissance. Les agresseurs ont également menacé de mort le journaliste, en évoquant le préjudice que ses investigations, qui portent sur la corruption de l'administration locale entre 2002 et 2004, causent à l'ancien maire. Blessé à la tête, le journaliste a dû être hospitalisé une vingtaine d'heures. Près de dix jours après, il a précisé à Reporters sans frontières qu'il n'avait toujours pas recouvré l'usage de sa jambe droite. Agustin Chávez avait déjà été victime d'agressions à plusieurs reprises. Le 18 avril 2004, deux véhicules avaient manqué de l'écraser alors qu'il traversait une rue. L'un des conducteurs était Rigoberto Rodríguez Ramírez, fonctionnaire de la municipalité. Le même jour, le journaliste s'était vu retirer de force caméra, dictaphone et appareil photo par le maire Hugo Pacheco, son frère Isaac Pacheco Pérez et deux autres fonctionnaires municipaux, qui, cagoulés, agressaient violemment des employés de la municipalité lors d'une manifestation. Agustin Chávez était sur les lieux pour couvrir l'incident. Le 3 juin 2005, le journaliste a été menacé de mort par un appel anonyme. Les informations découvertes au cours de l'enquête qui a été menée à la suite de la plainte qu'il avait déposée sont mystérieusement inaccessibles. Le 17 septembre, un membre de l'administration municipale en place à Tlaxiaco a demandé au journaliste de revenir sur les propos qu'il avait tenus à son sujet, puis l'a agressé physiquement.
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Updated on 20.01.2016