Un journal suspendu et le domicile de Shirin Ebadi visé par des partisans du pouvoir
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Reporters sans frontières dénonce la crispation du gouvernement iranien qui, à la faveur des événements internationaux, en a récemment profité pour fermer un journal d'opposition et envoyé ses partisans poursuivre la violente campagne d'intimidation contre l'avocate Shirin Ebadi.
“Tous les prétextes sont bons pour faire taire les médias et les voix dissidentes. Comme d'habitude, le gouvernement iranien utilise le contexte international pour régler ses comptes avec ce qui reste des médias non gouvernementaux et des défenseurs des droits de l'homme. La fermeture du quotidien Kargozaraan et l'attaque du bureau et du domicile du Prix Nobel Shirin Ebadi en sont la parfaite illustration”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 31 décembre 2008, la Commission d'autorisation et de surveillance de la presse, dirigée par le ministère de la Culture et de l'Orientation islamique, a ordonné la suspension du quotidien Kargozaraan en application de l'article 6 et l'article 5 du code de la presse (“incitation des individus et des groupes aux actions contre la sécurité, le respect et l'intérêt de la République islamique”) et pour avoir “défendu les actions d'Israël à Gaza et ses crimes contre la population musulmane”.
Un an jour pour jour après sa création, le quotidien Kargozaraan, porte-parole du mouvement politique d'un même nom, proche de l'ancien président iranien Ali Akbar Hashemi Rafsandjani, avait publié, dans le numéro du 30 décembre, l'extrait d'un communiqué publié par une association d'étudiants, condamnant la violence “des deux côtés et l'utilisation de civils en otages.”
En 2008, trentre journaux ont été suspendus en Iran, dont vingt-deux l'ont été par la Commission d'autorisation et de surveillance de la presse, organe de censure du ministère de la Culture et de l'Orientation islamique, bras droit du gouvernement d'Ahmadinejad dans sa croisade contre les médias.
Par ailleurs, depuis plusieurs jours, des miliciens organiséd par les gradiens de la Révolution manifestent à Téhéran pour dénoncer les attaques israéliennes contre Gaza. Le 1er janvier 2009 une centaine d'entre eux ont manifesté devant la maison de l ‘avocate Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix, et proféré des slogans hostiles à son encontre et celle du Cercle des défenseurs des droits de l'homme. La police iranienne avait fermé le 21 décembre les bureaux du Cercle des défenseurs des droits de l'homme, dirigé par Mme Ebadi, au motif que l'organisation n'avait pas d'autorisation du ministère de l'Intérieur "pour mener des activités". Ensuite, le 29 décembre, son cabinet d'avocat a fait l'objet d'une perquisition. Les menaces contre les activités de Shirin Ebadi et ses proches ont été condamnées par les principales puissances occidentales, notamment l'Union européenne, les Etats-Unis et le Canada.
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Updated on
20.01.2016