Reporters sans frontières condamne la décision prise par le ministère de la Culture et de l'Orientation islamique, le 4 février 2009, de suspendre l'hebdomadaire Hemat, journal proche des sympathisants du président de la République, Mahmoud Ahmadinejad.
Reporters sans frontières condamne la décision prise par le ministère de la Culture et de l'Orientation islamique, le 4 février 2009, de suspendre l'hebdomadaire Hemat, journal proche des sympathisants du président de la République, Mahmoud Ahmadinejad.
« Cette suspension aurait quelque chose de comique, si elle ne constituait pas un avertissement à poigne pour la presse iranienne qui ne se contente pas de la propagande. Les informations ne sont pas les seules à donner lieu à des sanctions, les traits d'humour également », a déclaré Reporters sans frontières.
Cette décision fait suite à la parution du dernier numéro du journal, le dimanche 1er février, dont la une reproduisait une parodie d'affiche de film. Celle-ci présentait un faux film, intitulé « Tuerie d'Ahmadinejad », réalisé par Hashemi Rafsanjani, ancien président de la République, et dont les acteurs principaux auraient été des responsables du régime, dont les noms et photos figuraient sur l'affiche : Hashemi Rafsanjani en vedette, avec à ses côtés Mohammad Kahtami (ancien président de la République), Mir-Hossein Mousavi (Premier ministre dans les années 1980) et Mohammad Baqer Qalibaf (actuel maire de Téhéran), tous trois candidats et adversaires potentiels de Mahmoud Ahmadinejad à la prochaine élection présidentielle de juin 2009.
Le 4 février, la Commission d'autorisation et de surveillance de la presse, organe de censure du ministère de la Culture et de l'Orientation islamique, a ordonné la suspension de l'hebdomadaire Hemat, pour « insulte envers des responsables haut placés du régime ». Le procureur général de la République islamique, Ghorbanali Najafabadi, a déclaré à l'agence ILNA qu' « une telle publication constituant une insulte et une diffamation contre la Sharia et contre la Constitution iranienne, le procureur a le devoir de poursuive le dossier ». Il est à noter que le journal avait également reçu, suite à la parution de son numéro précédent, des « avertissements » pour des motifs semblables.