Un hebdomadaire islamiste interdit

Le 1er juin, l'hebdomadaire islamiste Raya a été interdit et ses locaux fermés suite à une décision du ministère de l'Intérieur. " Nous nous inquiétons d'une telle mesure. Cette publication islamiste n'a, à notre connaissance, jamais appelé à la violence contrairement à ce que prétendent les autorités mauritaniennes. On ne peut s'empêcher de penser que cette interdiction d'un journal qui n'a jamais ménagé ses critiques à l'égard du gouvernement constitue pour le pouvoir, à six mois de l'élection présidentielle, un moyen de bâillonner une partie de l'opposition ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Raya avait déjà reçu l'ordre de ne plus paraître depuis le début du mois de mai, au moment où une trentaine de personnes, dont Jamil Mansour, une des plumes de Raya et député, accusées d'incitation à la violence, avaient été arrêtées dans les milieux islamistes. M. Ould Wediaa, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Raya et aujourd'hui en clandestinité, avait déclaré le 30 mai à l'AFP, que le ministère de l'Intérieur accusait le journal de s'être livré à une entreprise de " sape " et de véhiculer un message " intolérant ". " Cette décision est arbitraire ", avait-il indiqué en ajoutant que son journal s'était toujours fait l'écho des positions de la classe politique dans sa diversité. Notifiée officiellement au journal le 1er juin, cette mesure a été prise en vertu de l'article 11 de l'ordonnance-loi du 25 juillet 1991 relative à la liberté de la presse qui stipule que "le ministère de l'Intérieur peut, par arrêté, interdire la circulation, la distribution ou la vente de journaux (...) qui portent atteinte aux principes de l'islam ou à la crédibilité de l'Etat, causent un préjudice à l'intérêt général ou troublent l'ordre et la sécurité publics". Dans ce cas, le ministère de l'Intérieur n'est pas tenu de justifier sa décision.
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Updated on 20.01.2016