L'organe de régulation de la presse au Zimbabwe a menacé de suspendre ou de fermer l'hebdomadaire indépendant Weekly Times, une semaine à peine après sa première parution, pour violation de la loi sur l'accès à l'information et la protection de la vie privée et pour son traitement trop "politique" de l'actualité.
La Commission des médias et de l'information (MIC), organe de régulation de la presse au Zimbabwe, a menacé de suspendre ou de fermer l'hebdomadaire indépendant Weekly Times, une semaine à peine après sa première parution, pour violation de la loi sur l'accès à l'information et la protection de la vie privée (AIPPA) et pour son traitement trop « politique » de l'actualité.
« A l'approche des élections législatives de mars 2005, la vague de répression contre les médias indépendants au Zimbabwe, conduite par la MIC et le ministre de l'Information, Jonathan Moyo, se poursuit en toute impunité, a déclaré Reporters sans frontières. La création du Weekly Times, dans une sérénité apparente, pouvait laisser croire que le gouvernement allait changer de comportement envers la presse indépendante. Ces menaces de fermeture, une semaine à peine après la sortie du premier numéro, démontrent la volonté liberticide tenace de l'Etat zimbabwéen », a ajouté l'organisation.
Moins d'une semaine après la parution de son premier numéro, le 2 janvier 2005, le Weekly Times a reçu un communiqué officiel du président de la MIC, Tafataona Mahoso, accusant la direction de l'hebdomadaire d'avoir trompé la commission en ne dévoilant pas ses « vraies intentions ». La MIC affirmait que le Weekly Times avait affiché un parti pris politique « sectaire », s'agissant notamment de la présentation du président Robert Mugabe dans ses colonnes. Tafataona Mahoso a menacé par conséquent le journal d'une mesure de suspension ou de fermeture pour n'avoir pas respecté les termes de son autorisation de paraître. Le Weekly Times avait obtenu avec succès l'autorisation de paraître en bonne et due forme en septembre 2004.
Quatre jours avant la réception de la lettre de la MIC, le directeur de publication, Godfrey Ncube, et le rédacteur en chef, Gibbs Dube, avaient été interrogés par la police pendant plusieurs heures sur le fonctionnement du journal.
Dans son premier numéro, le Weekly Times avait publié une interview de l'évêque Pius Ncube de Bulawayo, critiquant l'absence de repentir du président Robert Mugabe pour les massacres de 20 000 civils innocents à Gukurahundi, dans les années 1980. Le journal mentionnait également la « Tsholotsho Declaration », une réunion secrète organisée par Jonathan Moyo à la fin de l'année 2004, pour tenter d'empêcher la nomination de Joyce Mujuru au poste de vice-présidente du Zanu-PF, le parti au pouvoir. Le 8 janvier, dans sa colonne hebdomadaire du quotidien The Herald, le ministre Jonathan Moyo a prévenu qu'il souhaitait examiner les liens supposés unissant le Weekly Times et le Movement for Democratic Change (MDC, opposition).