Un dirigeant maoïste s'est excusé pour le meurtre du journaliste Dekendra Raj Thapa

Le dirigeant maoïste Krishna Bahadur Mahara s'est excusé pour le meurtre du journaliste Dekendra Raj Thapa (photo) dans une lettre adressée, le 11 septembre, aux responsables de la Fédération des journalistes népalais (FNJ). "Nous reconnaissons qu'il s'agit d'une erreur du Parti (…). Nous assurons la communauté journalistique du Népal que nous ne répéterons pas ce genre d'erreur dans le futur", a précisé le dirigeant. Krishna Bahadur Mahara a également annoncé qu'il avait ordonné aux différents groupes maoïstes de libérer les journalistes kidnappés. Selon l'Agence France-Presse, le vice-président de la FNJ, Gopal Budhathoki, a affirmé que les leaders maoïstes avaient déjà pris des engagements dans le passé, mais ne les avaient pas respectés. Gopal Budhathoki a prévenu que la FNJ lancera un large mouvement de mobilisation si les maoïstes recommencent à tuer ou à kidnapper des journalistes. ________________________________________________________ 17.08.2004 Un reporter exécuté par les maoïstes Le Parti communiste népalais (maoïste) a revendiqué, le 16 août 2004, l'exécution de Dekendra Raj Thapa, reporter de la radio gouvernementale Radio Nepal. Selon le tract diffusé par les maoïstes, le journaliste aurait été tué le 11 août dernier. Reporters sans frontières est choquée et indignée par l'exécution de Dekendra Raj Thapa. "Nous ne pouvons qu'éprouver un profond sentiment de révolte face à ce meurtre barbare", a déclaré l'organisation. Le leader des maoïstes, le camarade Prachanda, de son vrai nom Pushpan Kamal Dahal, est considéré par Reporters sans frontières comme l'un des 37 prédateurs de la liberté de la presse dans le monde. Dekendra Raj Thap, accusé d'espionnage au profit des autorités nationales, avait été enlevé le 26 juin 2004, à Dailekh (500 km à l'ouest de Katmandou) par les troupes maoïstes. Parmi les dix chefs d'accusation retenus par les rebelles contre le journaliste figure notamment sa participation à l'organisation d'une cérémonie en l'honneur du roi Gyanendra, au mois d'avril 2004. D'après le tract signé par "Comrade Ranajeet", secrétaire de la section locale du Parti communiste népalais, Dekendra Raj Thapa avait été reconnu coupable d'espionnage, avant d'être exécuté le 11 août. Le reporter participait par ailleurs aux activités de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme. Il avait notamment été conseiller auprès de l'organisation indépendante Human Rights and Peace Society (HURPES). L'annonce de l'exécution de Dekendra Raj Thap est parvenue le lendemain de la libération par les maoïstes d'un autre journaliste, Durga Thapa, accusé également d'espionnage dans le district du Surkhet (ouest du pays). Depuis la rupture du cessez-le-feu en août 2003, les maoïstes ont replongé le pays dans un cycle de violence, réactivant la "guerre populaire" contre la monarchie et le féodalisme népalais. Aujourd'hui, plus de la moitié du territoire népalais serait contrôlée par les rebelles. En 2003, les combattants maoïstes ont tué au moins trois journalistes. Les journalistes au Népal sont pris entre deux feux, menacés à la fois par l'Armée népalaise et les rebelles maoïstes. Padma Raj Devkota, rédacteur en chef du bimensuel Bhurichula, a été tué, le 7 février 2004, par l'armée régulière dans le district de Jumla (ouest du pays).
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Updated on 20.01.2016