Un directeur de publication en prison
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Joseph Gnanhoua Titi a été remis en liberté lundi 3 août après un non-lieu prononcé par le juge d’instruction. RSF est soulagée de cette décision de justice, mais déplore que Joseph Titi ait passé plus de six jours en prison, en violation totale avec la loi ivoirienne.
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Le directeur de publication du quotidien d’opposition Aujourd’hui a été placée en détention. Une mesure qui inquiète Reporters sans frontières (RSF) alors que les délits de presse sont dépénalisés en Côte d’Ivoire.
RSF a appris avec surprise et consternation le placement en détention préventive à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) pour "offense au chef de l’Etat" et « fausses nouvelles", le 29 juillet 2015, de Joseph Gnanhoua Titi, rédacteur en chef et directeur de publication du quotidien Aujourd’hui, proche de l’ancien président Laurent Gbagbo. Son arrestation fait suite à la publication, le 21 juillet 2015, d’un rapport attribué à la DSGE française, dont l’authenticité n’a pas été prouvée, et qui accusait le président Alassane Ouattara de transfert illicite de fonds, de blanchiment et de détournement de l’aide au développement.
“Nous demandons aux autorités ivoiriennes de respecter leurs propres lois et de libérer immédiatement Joseph Gnanhoua Titi, réagit Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique. Les délits de presse sont dépénalisés en Côte d’Ivoire, un journaliste n’a donc pas à être jeté en prison quels que soient les propos de ses articles. Si ses publications sont considérées comme outrancières ou diffamatoires, des recours légaux sont possibles”
La veille, Joseph Titi avait été entendu pendant plus de huit heures à la Brigade de recherche de la gendarmerie sur saisine du procureur de la République Richard Christophe Adou, pour « enquête judiciaire » .
La loi ivoirienne sur la presse stipule que « la peine d’emprisonnement est exclue pour les délits de presse” (article 68). Même l’article 74 sur l’offense au président de la République, utilisé par le procureur ne prévoit pas non plus de détention préventive, mais seulement des poursuites judiciaires.
Seul le Conseil national de la presse (CNP), organe de régulation et de gestion de la presse, est habilité à sanctionner les journalistes en cas d’infraction.
Depuis l’accession du président Alassane Ouattara au pouvoir, c’est la deuxième fois que des journalistes d’opposition sont emprisonnés pour « offense au chef de l’Etat». En novembre 2011, des journalistes de Notre Voie César Etou, directeur de publication, Didier Dépri, le secrétaire général de la rédaction et Boga Sivori, chef du service politique, avaient été emprisonnés pendant 13 jours avant d’être jugés et déclarés non coupables.
La Côte d'Ivoire ocuppe la 86 place sur 180 dans l'édition 2015 du Classement de RSF sur la liberté de la presse.
Publié le
Updated on
20.01.2016