Un diplomate iranien admet la responsabilité de son pays dans la mort de la journaliste Zahra Kazemi

L'ambassadeur d'Iran en Grande-Bretagne a reconnu, le 8 février 2005, la responsabilité de son pays dans la mort de la journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi décédée lors de sa détention en Iran, en juillet 2003. Reporters sans frontières se réjouit de ce changement d'attitude et demande aux autorités à Téhéran de suivre. « Nous nous réjouissons de cette déclaration d'un officiel contredisant la justice iranienne qui avait conclu au décès « accidentel » de Zahra Kazemi. Il est cependant nécessaire que les autorités de Téhéran viennent corroborer cette déclaration », a déclaré Reporters sans frontières. « Nous demandons aux autorités judiciaires l'ouverture d'un nouveau procès afin d'établir les responsabilités dans la mort de la journaliste », a ajouté l'organisation. Interrogé lors d'une intervention à l'université d'Oxford, Seyyed Mohammad Hossein Adeli, ambassadeur de la République islamique d'Iran en Grande-Bretagne, a souligné qu'il « n'acceptait pas l'assassinat de cette femme, perpétré par des forces de l'ordre manipulatrices. Nous sommes désolés pour cela », a-t-il ajouté. Interpellée le 23 juin 2003, alors qu'elle photographiait des familles de détenus devant la prison d'Evine, Zahra Kazemi est vraisemblablement décédée le 10 juillet. Après avoir tenté d'en dissimuler les causes pendant près d'une semaine, les autorités iraniennes ont finalement reconnu qu'elle avait été battue à mort. Suite à une enquête parlementaire iranienne et sous la forte pression du Canada et de la communauté internationale, la justice avait désigné un agent des services de renseignements, l'un des interrogateurs de Zahra Kazemi pendant sa détention, comme responsable de sa mort. Celui-ci avait été inculpé avant d'être innocenté lors d'un simulacre de procès, le 24 juillet 2004.
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Updated on 20.01.2016