Un an de détention arbitraire pour le photographe Bilal Hussein : Reporters sans frontières interpelle le secrétaire d'Etat américain à la Défense

Reporters sans frontières demande la libération du photographe Bilal Hussein, de l'agence AP, détenu sans preuves depuis un an par l'armée américaine et soupçonné d'avoir entretenu des liens avec les insurgés irakiens.

Dans un courrier adressé le 12 avril 2007 à Robert Gates, secrétaire d'Etat américain à la Défense, Reporters sans frontières a dénoncé le maintien en détention du photographe Bilal Hussein, de l'agence de presse américaine Associated Press (AP), à Camp Crooper (près de Bagdad) depuis une année. “Nous croyons comprendre que Bilal Hussein est soupçonné d'avoir entretenu des relations avec les insurgés irakiens. Il est vrai qu'il n'est pas un journaliste “embedded”, et qu'il a approché et photographié des opposants. C'est avec deux d'entre eux qu'il a été arrêté, mais cela ne constitue pas une preuve de son implication dans des activités criminelles”, a déclaré l'organisation. “Plusieurs journalistes ont été arrêtés par les forces d'occupation depuis le début de la guerre. Certains ont été détenus pendant plusieurs mois, avant d'être relâchés sans inculpation. Rien ne peut justifier la détention de Bilal Hussein qui, selon son avocat Paul Gardephe, n'a pas été interrogé depuis mai 2006. Il est par ailleurs inadmissible que le journaliste soit maintenu en détention selon des décisions rendues par des jurys de révision auxquels ni lui ni son avocat n'ont assisté. Selon un porte-parole du Pentagone, ces jurys auraient recommandé le maintien en détention du journaliste qui constitue “une menace absolue pour la sécurité”. S'il a commis un crime, il doit être remis aux autorités irakiennes et les preuves de sa culpabilité rendues publiques. Sinon, il doit être immédiatement libéré”, a ajouté Reporters sans frontières. Bilal Hussein, 35 ans, travaillait depuis plus d'une année pour l'agence américaine AP lorsqu'il a été arrêté à Ramadi (110 km à l'ouest de Bagdad). Son interpellation serait due à sa proximité physique avec des insurgés qui l'avaient autorisé à prendre des photographies de la rébellion irakienne.
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Updated on 20.01.2016